"Je n'y crois pas. C'est assez irréel ce qu'il m'arrive. C'est la plus belle victoire de ma carrière que je dédie à mon grand-père décédé il y a un mois", s'est ému le Danois de 24 ans, vainqueur du Tour de Suisse en 2023. "Dans le final, j'ai simplement serré les dents pour suivre Remco quand il s'est lancé à la poursuite de Tadej. J'étais cramé, avec des crampes. Alors, réussir à m'imposer, c'est juste dingue", a encore dit le puncheur de l'équipe Lidl-Trek après avoir surpris au sprint le champion du monde en titre et le double champion olympique de Paris.
Le mano a mano entre les deux favoris de cette course a été grandiose et fait déjà saliver dans la perspective de Liège-Bastogne-Liège dans une semaine. Et du Tour de France en juillet. Pogacar a été le premier à allumer la mèche en contrant une attaque du Français Julian Alaphilippe à 47 kilomètres de l'arrivée. Le vainqueur du Tour des Flandres deux semaines plus tôt a semblé reproduire ce schéma gagnant d'un long raid solitaire en créant rapidement un écart d'une demi-minute sur ses poursuivants.
"Sans ma chute, je gagne"
C'était sans compter sur l'abnégation d'Evenepoel, retardé par une chute à 110 kilomètres de la ligne qui l'a obligé à une longue et usante course poursuite. "Je me suis retrouvé à trois minutes de la tête de course avec des écorchures à un coude et aux hanches. J'ai perdu beaucoup d'énergie pour revenir. Et quand Tadej a attaqué, j'étais encore en train de récupérer", a expliqué le leader de la formation Soudal Quick-Step.
"Sincèrement, je pense que sans cette chute, je me serais imposé en solitaire. Mais c'est comme ça, c'est la course...", a-t-il assuré, la mine plombée par l'amertume. Une déception toutefois relative pour Evenepoel qui ne disputait que sa deuxième course de la saison, quatre mois et demi après son grave accident à l'entraînement.