Le match nul de Villarreal sur sa pelouse contre le Maccabi Haïfa (0-0) a placé le Stade Rennais en position idéale au moment de recevoir le sous-marin jaune. Les Bretons n'ont en effet besoin que d'un nul pour terminer premiers de leur groupe et s'éviter un barrage d'accession aux 1/8 de finale.
Les deux clubs sont dans la même situation au moment de ce match décisif. Julien Stéphan comme Marcelino García Toral sont revenus dans un club qu'ils avaient dirigé par le passé, Rennes et Villarreal sont dans la 2e partie de tableau en championnat, à la recherche de confiance et de certitudes et loin de leurs objectifs de début de saison. La Ligue Europa a donc été une bulle pour reprendre un peu d'air, sans pour autant que cela se traduise sur la scène domestique.
Stéphan à la recherche du juste milieu
Rennes n'est pas au mieux en Ligue 1. Si le premier match de Stéphan s'est soldé par une victoire convaincante contre Reims (3-1) et que l'équipe n'a fait qu'une bouchée du Maccabi Haïfa qui est dans une situation très particulière depuis 2 mois (3-0), la suite a été moins réjouissante. Atone dans les 30 derniers mètres et toujours victime de fautes de défense naïves, Rennes a perdu au Vélodrome (2-0) en jouant à l'envers. Même sanction au Roazhon Park contre Monaco qui a même fait le break en étant à 10 (2-1).
Ce match décisif, abordé avec l'effectif au grand complet, est "une chance de jouer dans ces conditions-là, a déclaré d'emblée Stéphan en conférence de presse. On l'aborde avec appétit et beaucoup de respect pour Villarreal qui a une équipe composée de joueurs très expérimentés. Juan Foyth, Raúl Albiol, Dani Parejo, Étienne Capoue, Manu Trigueros et Gerard Moreno étaient titulaires en finale de la Ligue Europa il y a 2 ans".
La gestion des émotions sera aussi un facteur clef, avec un public qui viendra en nombre : "on devra trouver le juste milieu entre la motivation, l'ambition et le contrôle des émotions". Et si Rennes n'est pas dans l'obligation de l'emporter, interdiction d'entrer sur le terrain avec l'idée de faire seulement match nul : "il faut profiter du moment et jouer à fond, sans regret et surtout s'engager pleinement dès la première seconde. Pour l'instant, on a plutôt un groupe dans la réaction et il faudra être dans l'action".
Marcelino réclame de la patience à ses joueurs
Marcelino revient en France trois mois après l'avoir quittée avec pertes et fracas. De retour à Villarreal dans une ambiance autrement plus détendue qu'à Marseille, l'Asturien a connu la victoire le Panathinaïkos (3-2) dans une rencontre folle où le club qui l'avait éliminé de la course à la phase de groupes en Ligue des Champions a été mené 3-0 avant de frôler le retour. Ensuite, le match nul concédé à la Cerámica contre le Maccabi Haïfa (0-0) a montré que le sous-marin jaune était encore dans une phase de reconstruction malgré la qualité de son effectif.
Reste à savoir ce que fera Marcelino pour ce déplacement. En l'espace, il pourrait être tenté de faire tourner car dimanche, les Groguets seront opposés au Real Madrid sur la pelouse du Santiago-Bernabéu. Mais dans un contexte où il est important de nourrir les automatismes, aligner un XI de départ quasi au complet pourrait bien être la meilleure option, surtout que les vacances sont proches. "Nous avons joué le dernier match il y a 5 jours, nous avons eu le temps de récupérer, a estimé l'entraîneur. Nous savons que ce mois-ci nous aurons de nombreux matchs et nous devons y faire face avec l'espoir d'en gagner le plus possible".
S'il n'a pas affronté Rennes en Ligue 1, l'Asturien s'attend à avoir du répondant en face : "nous savons qu'ils vont exiger de nous un rythme élevé, mais nous essaierons d'imposer nos armes sur le terrain. Nous devons gagner. Être premier d'un groupe signifie sauter un tour de qualification, ce qui est une récompense importante. Une victoire montrerait également que l'équipe se porte bien, malgré les dix dernières minutes de la première mi-temps contre la Real Sociedad (défaite 3-0 à domicile, ndlr)".
Surtout, il veut que son équipe soit patiente pour être en mesure de prendre le meilleur, notamment physiquement, sur les Bretons. Villarreal est encore en convalescence mais il y a fort à parier que Marcelino ne serait pas contre une victoire, ne serait-ce que pour se rappeler au bon souvenir d'un pays qui ne lui a pas fait de cadeau.