Condamnation requise contre le journaliste Daniel Riolo pour diffamation envers Deschamps

Condamnation requise contre le journaliste Daniel Riolo pour diffamation envers Deschamps
Condamnation requise contre le journaliste Daniel Riolo pour diffamation envers DeschampsPhoto par ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Le parquet a requis jeudi la condamnation du journaliste de RMC Daniel Riolo poursuivi en diffamation par le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps.

Le jugement de la 17ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Paris a été mis en délibéré au 30 janvier 2026 à l'issue d'une audience de près de cinq heures.

Entre janvier et mars 2023, dans le cadre de l'émission "L'After Foot", un talk-show quotidien diffusé sur RMC, le journaliste avait accusé Deschamps d'avoir "dissimulé la vérité sur le départ de Karim Benzema" lors du Mondial-2022, auquel l'attaquant évoluant à l'époque au Real Madrid n'avait finalement pas pris part en raison d'une blessure.

Dans d'autres propos incriminés, Daniel Riolo avait reproché au sélectionneur des Bleus d'apparaitre "dans toutes les affaires louches du football français", citant notamment l’affaire de corruption VA-OM, en référence au match de D1 ayant donné lieu à des cas de corruption en mai 1993 --Deschamps jouait alors à Marseille--, ou encore des affaires de dopage à la Juventus Turin, où il a évolué comme joueur puis entraîneur.

À la barre, le chroniqueur de RMC s'est défendu en évoquant "un propos général". "Je n'ai pas accusé Didier Deschamps de faire partie de l'affaire de corruption VA-OM ou de s'être dopé à la Juve", a-t-il argué.

Daniel Riolo a plus largement fait valoir qu'il s'agissait d'une "émission d'opinion" au cours de laquelle est passé quotidiennement au crible le monde du ballon rond auprès d’une audience de 13,9 millions d’auditeurs (direct et podcast), selon Médiamétrie.

"Le médecin que j’ai contacté m'a dit que Benzema aurait pu jouer, j’ai fait mon travail de journaliste (...). Benzema devrait être à ma place, on dirait que ça porte plus sur la relation tourmentée des deux hommes (Deschamps et Benzema, ndlr)", a-t-il encore déclaré.

Didier Deschamps a de son côté affirmé avoir "une bonne relation avec la presse". "Je suis soumis à l'analyse, à la contradiction, à des critiques dures ou injustes, c'est normal. Je suis respectueux de la liberté de la presse à partir du moment où on ne dérive pas sur des propos qui attaquent mes valeurs, mon honnêteté", a dit le sélectionneur, qui poursuit pour la première fois un journaliste.

Le procureur a demandé une condamnation du journaliste, regrettant que l’enquête n’ait "pas vraiment été faite" et évoquant des propos "jetés en pâture aux auditeurs". Didier Deschamps réclame un euro symbolique en réparation du préjudice moral.