Si l’OL est toujours le club le plus représenté en Équipe de France féminine, devant le PSG, un troisième club pointe de plus en plus le bout de son nez : le Paris FC. Également troisième du championnat de France, le deuxième club de la capitale peut se targuer d’avoir trois joueuses retenues par Laurent Bonadei pour les prochains matchs de Ligue des nations (contre la Norvège vendredi puis l’Islande mardi). Souvent habituée à être la seule représentante du PFC chez les Bleues, Clara Mateo, elle, n’est pas là, blessée au tendon d’Achille. Mais une nouvelle représentante parisienne a fait son entrée dans la cour des grands : Melween N’Dongala.
Au total, elles sont cinq joueuses du Paris FC à avoir fait leurs débuts en Bleues lors des deux dernières saisons : Mathilde Bourdieu, Julie Dufour, Margaux Le Mouel, Lou Bogaert et donc la petite dernière. "J'étais surprise, après c'était de la bonne surprise, ça m'a fait plaisir, sourit N'Dongala, la jeune défenseure de 20 ans. Il y a Kessya Bussy et Lou avec moi, donc ça va je ne suis pas seule. Je vais plus être là-bas pour observer et j’apprendrai".
À sa droite, Bussy aussi affiche un large sourire : pour la première fois depuis son transfert au Paris FC en provenance du Stade de Reims en juin 2023, l’attaquante aux 9 buts et 5 passes décisives cette saison retrouve les chemins de Clairefontaine. "On va essayer de profiter au maximum, de gagner mais aussi de s’acclimater, parce qu’on arrive des U23 et qu’on n’a pas encore connu le nouveau coach", explique-t-elle.
Le Paris FC fournisseur de talents dans deux équipes
Devenue l’antichambre de l’équipe de France A avec l’arrivée de Bonadei, l’équipe U23 ne cesse de voir le Paris FC garnir ses rangs. Cette fois-ci encore, Fiona Liaigre, Celina Ould Hocine et Margaux Le Mouël ont été appelées par Fabien Lefèvre pour deux matchs amicaux contre l’Italie et l’Angleterre. "Le Paris FC est un club qui travaille très bien, qui forme de jeunes joueuses et les lance", saluait le sélectionneur en conférence de presse, lui qui a profité de listes élargies lors de ses deux premiers rassemblements pour offrir à certaines parisiennes leur première sélection.
Et si autant de jeunes joueuses du PFC se retrouvent dans les rangs tricolores, c’est aussi parce que la politique du club se base sur cette formation et recrute essentiellement des joueuses françaises, souvent pour de la post-formation. "Quand vous avez trois à quatre joueuses en sélection, c'est que le club et l'équipe performent, se satisfait Sandrine Soubeyrand, l’entraîneure du Paris FC depuis 2018, après avoir discuté de longues minutes avec Bonadei dans les travées de Charléty. Mon job et notre job, c'est de faire en sorte que l'équipe progresse et que les joueuses progressent individuellement. Ça montre juste qu'en travaillant bien, en essayant de répondre aux attentes des joueuses pour en tout cas bien définir ce sur quoi elles peuvent progresser, on arrive à avoir des joueuses en sélection".
Seule crainte pour la mythique milieu de terrain : voir une de ses joueuses se blesser avec les Bleues. Avec un effectif restreint suite au départ de Julie Dufour pour Angel City aux Etats-Unis et à la blessure de Clara Mateo, chaque petit bobo peut se transformer en véritable galère pour le club ensuite, pour l’instant invaincu en 2025. Reste aussi à gérer les potentielles déceptions des unes et des autres, en fonction du temps de jeu et des performances. Un aspect devenu très important au club avec cette promotion rapide de jeunes joueuses, pas forcément prêtes pour encaisser l’exposition qu’apporte les Bleues.
Un effet de groupe positif
Sandrine Soubeyrand assure d’ailleurs qu’il n’y a pas de challenge en interne pour savoir qui sera la prochaine du Paris FC à voir son nom être prononcé par Bonadei depuis l’estrade : "ce n’est pas moi qui décide qui va en sélection, si elles sont appelées c’est parfait. Ce qu'on veut c'est qu'elles progressent et on pense qu'en étant au Paris FC, elles peuvent progresser et accéder à l'équipe nationale ensuite. On est un club qui permet aussi, il n'y a pas que PSG et Lyon, à l'étranger, il y a aussi au Paris FC, on peut y jouer et être appelé en sélection".
Les convocations en équipe de France sont d’autant plus facilitées qu’elles sont souvent plusieurs joueuses du Paris FC à monter les marches du château ensemble. Kessya Bussy, qui retrouve Clairefontaine deux ans après, se réjouit d’avoir hérité d’une chambre "dans le même couloir que celui de mes copines". À table ou à l’entraînement, les Parisiennes font naturellement équipe, symbole de l’unité d’un jeune vestiaire.
"À chaque fois que des filles reviennent de l’équipe de France A, on leur demande comment ça s’est passé…", poursuit-elle. De quoi mettre en confiance les prochaines qui pourraient être appelées, dans un environnement parfois stressant. "Si on pouvait être toutes appelées, ça serait cool !" Juste derrière elle, Maëlle Garbino, auteure d’un doublé face à Saint-Etienne, passe avec un sourire en coin. Sera-t-elle la prochaine à obtenir sa première sélection en portant le maillot du Paris FC ? Kessya Bussy et Melween N’Dongala votent pour.