Plus

Comment la métamorphose de Greenwood peut faire passer un cap à l’OM ?

Mason Greenwood après son but face à l'Ajax en Ligue des champions mardi.
Mason Greenwood après son but face à l'Ajax en Ligue des champions mardi. CHRISTOPHE SIMON/AFP

Les temps ont changé à Marseille et loin est la période où Roberto De Zerbi a pu être agacé par la nonchalance de Mason Greenwood. Aujourd'hui, l'Anglais fait l'unanimité en interne et a accepté de se métamorphoser pour le bien du collectif. Un fait qui peut permetre à l'OM de changer de dimension.

Si Mason Greenwood est le leader offensif de l'Olympique de Marseille depuis son arrivée en France, il a la possibilité de devenir leader tout court d'un club qui cherche à passer un cap. L'OM veut s'affirmer comme la deuxième équipe de Ligue 1 cette saison et même s'il est difficile de rivaliser avec le PSG sur la longueur, rien ne l'empêche d'essayer de tenir la cadence le plus longtemps possible, car sur le papier, l'effectif est étoffé. En Europe, le club veut "exister", comme l'a souligné De Zerbi avant l'Ajax, et pour cela, il faut aller chercher cette qualification pour les confrontations en aller-retour. Voilà le step supérieur pour les Phocéens, une marche qui, si elle est atteinte, le sera grâce à la métamorphose de leur numéro 10. 

L'Anglais fait partie de la caste de ces joueurs jugés "différents". Sa manière de contrôler, porter, jouer, effacer ou dribbler, quand on observe le garçon, on sent tout de suite que c'est un footballeur à part. La saison passée, il a apporté beaucoup de buts à l'OM, que ce soit par la finition ou par la passe. Mais dans un football qui se veut toujours plus "total", avec des joueurs qui doivent être toujours plus utilisés de différentes sortes, RDZ veut de son joueur qu'il soit encore plus complet.  

"De lui, j’attends qu’il devienne un joueur vraiment total comme les plus grands joueurs en Europe. J’ai vu un bout de Newcastle-Barça. J’ai vu Raphinha, les vingt dernières minutes, il pressait avec une vitesse, une méchanceté, une détermination. Je vois Mbappé au Real, ce n'est pas le même que ces dernières années. Dembélé l’an dernier, on s’en souvient. J’aimerais qu’il devienne un joueur complet, un joueur d’équipe", lançait ainsi le technicien italien de l’OM avant d'affronter Strasbourg

De crack nonchalant à joueur complet, le fabuleux destin de Greenwood

Et nul doute, Greenwood est en train de prendre ce chemin. Strasbourg est venu juste après la victoire lors du Classique (1-0). Et si les journalistes ont envoyé l'Italien sur ce sujet-là, c'est parce que la performance de l'Anglais face aux Parisiens avaient été excellente du point de vue de l'effort. Au-delà de rayonner par son football, l'ailier droit olympien a été crucial dans toute la stratégie défensive mise en place par De Zerbi. Sur cette rencontre, il a été un exemple pour ses partenaires, tant dans la répétition des efforts pour presser que dans le repli défensif. Et cette trajectoire que le joueur commence à prendre marque un contraste avec ce que l'on avait pu voir la saison passée. 

Oui, on se souvient que Roberto De Zerbi n'avait pas hésité à mettre son joueur sur le banc au moment où le vestiaire réclamait l'union sacrée en fin de saison. On se rappelle de déclarations de Rabiot en après-match pointant du doigt certains de ses ex-coéquipiers, notamment sur l'effort, le sacrifice et sur ce que représente l'OM, et de voir l'Anglais remplaçant le match suivant. L'entraîneur italien avait dû lui faire comprendre que dans son équipe, s'il voulait jouer, il devait se mettre au diapason et que les buts ne suffisaient pas. 

Quelques mois plus tard, Greenwood semble avoir compris. En pleine métamorphose, le numéro 10 montre ne plus vouloir plus être relégué sur le banc, étant prêt à devenir un "joueur d'équipe". L'exemple du match contre le PSG a été flagrant, mais contre Lorient, Strasbourg ou l'Ajax, on était dans la même lignée. "Je lui ai montré des images de Raphinha, insistait jeudi dernier RDZ en conférence de presse. Il a fait un très gros match lundi (contre Paris), il a même fait une course en deuxième mi-temps en obtenant une faute. Il faut le faire à tous les matches, pas seulement un sur cinq. Quand il court, tout le monde le suit."

Cette dernière phrase est importante et rappelle la séquence entre Luis Enrique et Kylian Mbappé. Le football actuel réclame aux attaquants de courir, de faire les efforts, et c'est ce vers quoi l'Anglais tend. Maintenant, il faut confirmer sur la durée, tout en mettant les chiffres qui sont exceptionnels : 3 buts et 4 passes décisives en 8 matches toutes compétitions confondues. Car si l'OM parvient à faire de Mason Greenwood un "joueur total" sur la durée et, in fine, le leader tout court de cette équipe, Marseille pourra rêver en grand.