L'équipe d'Hansi Flick est de loin la meilleure attaque de la compétition et 5 des 28 buts inscrits en phase de ligue l'ont été à l'Estadio da Luz. Ce match, soldé par un score improbable de 5-4 pour le Barça, a été magnifique pour les spectateurs neutres, mais moins pour les coaches des deux équipes, Flick étant le plus heureux à la fin du match grâce au but de Raphinha dans les arrêts de jeu.
C'est un nouveau but du Brésilien à l'aller (1-0) qui sépare désormais les deux équipes avant le coup d'envoi du match retour à 18h45, et les Catalans compteront sans doute sur lui pour faire la différence une nouvelle fois.
Benfica sera d'autant plus outsider car Barcelone est invaincu lors de ses huit derniers matches en Ligue des champions (7 victoires, un nul), ce qui constitue la plus longue série actuelle dans la compétition, et il n'a perdu qu'un seul de ses dix derniers matches contre Benfica en Europe (5 victoirs, 4 nuls).
Benfica n'a également remporté aucun de ses quatre matches à l'extérieur contre Barcelone en compétition européenne (2 défaites, 2 nuls), et sans marquer le moindre but lors des trois derniers matches.
Même si les probabilités semblent défavorables aux visiteurs, il y a des raisons de se réjouir pour les supporters qui se rendront à Barcelone dans l'espoir de voir leur équipe se qualifier pour les quarts de finale contre le Borussia Dortmund ou Lille.
Tout d'abord, bien que Benfica ait perdu deux fois contre les Blaugranas cette saison, il n'a jamais été battu trois fois par le même adversaire au cours d'une même campagne européenne.
Le SLB devrait également se procurer des occasions si Bruno Lage fait jouer ses joueurs de couloir plus haut sur le terrain. Les latéraux du Barça, Jules Koundé et Alejandro Balde, seront ainsi repoussés et leur influence sur le jeu sera limitée.
Le Barça compte beaucoup sur sa capacité à aller de l'avant et à aider le trio d'attaque du Flick, composé de Raphinha, Lamine Yamal et Robert Lewandowski. Le fait de pouvoir mettre les latéraux hors jeu dans une certaine mesure signifie que le Barça devra constamment aller à l'intérieur et, comme nous pouvons le voir ci-dessous, ce n'est pas nécessairement une zone à partir de laquelle il aime construire ses attaques.
Le fait de concentrer le jeu sur les zones centrales plus encombrées ne va pas convenir au Barça, en particulier si Benfica est prêt à s'opposer et à assurer un scénario de type bataille royale qui mettra les hôtes sur le reculoir et apportera invariablement plus de pression sur la défense centrale.
Cela signifie que la perte de Pau Cubarsi, suspendu pour ce match, ne peut pas être sous-estimée. Le jeune homme de 18 ans a été très performant depuis qu'il a intégré l'équipe première la saison dernière et, sans l'émergence de Lamine Yamal, c'est probablement le défenseur qui ferait les gros titres pour son niveau de performance.
Il y a dans son jeu une sérénité qui dément le jeune âge de Cubarsi, et son taux de réussite de 94,1% est l'un des meilleurs de la Ligue des champions cette saison.
Solide comme un roc aux côtés d'Iñigo Martinez, Cubarsi a remporté les trois-quarts des tacles qu'il a effectués depuis le début de la compétition. Ses 16 dégagements et ses 7 interceptions constituent un rendement plus qu'honorable de la part du jeune joueur, qui ne fait que s'améliorer à tous les égards si l'on ajoute ses performances en championnat.
Ronald Araújo devrait prendre le relais en son absence, mais il est intéressant de se demander pourquoi Flick a laissé l'Uruguayen sur le banc la plupart du temps depuis sa blessure. Lors du match 5-4, Araujo s'est retrouvé à plusieurs reprises en décalage avec le reste de la ligne arrière, ce qui a permis à Benfica de déjouer le piège du hors-jeu à volonté. Il a également été à l'origine d'un but contre son camp, qui a porté le score à 4-2 à un peu plus de 20 minutes de la fin du match.
Le Barça jouant très haut sous la houlette de Flick, souvent jusqu'au milieu de terrain et parfois même dans la moitié de terrain adverse, Vangelis Pavlidis et Kerem Akturkoglu auront à nouveau toute latitude pour faire des dégâts s'ils parviennent à synchroniser leurs courses à la perfection.
Pavlidis, en particulier, est en feu dans la compétition cette saison, avec sept buts, dont trois contre le Barça dans ce match à haut niveau de jeu. Il faut remonter à 1964/65 pour trouver la dernière fois qu'un joueur du Benfica a marqué plus de buts lors d'une campagne de C1 (Eusebio et José Torres avaient tous deux inscrit neuf buts).
Bien que le jeu de passes courtes d'Araújo soit bon, comme le montre le graphique ci-dessous, s'il est pressé alors qu'il est en possession du ballon, il tirera invariablement au loin et ces passes ne trouvent souvent pas leur cible (voir les flèches rouges).
Bruno Lage ferait donc bien de se rappeler la sortie du Barça contre le PSG en quart de finale retour de la saison dernière, et d'en tirer les leçons lors de sa réunion d'avant-match avec son groupe.
Les joueurs de Luis Enrique ont brillamment coupé les voies de passage d'Araújo, et la pression instantanée exercée sur lui a finalement abouti à son expulsion. A ce moment du match, le Barça menait 4-2 mais s'est finalement incliné 6-4 sur l'ensemble des deux matches.
Benfica ne peut certainement pas être aussi enthousiaste qu'il l'a été sur le plan national, où les buts coulent à flots - au moins trois dans quatre de ses cinq derniers matches de championnat portugais - parce que le Barça va tout simplement les prendre de vitesse. Toutefois, les Encarnados doivent se montrer courageux et positifs dans leurs incursions offensives.
Les joueurs de Lage n'ont rien à perdre et tout à gagner en éliminant l'un des favoris des bookmakers pour la couronne de la Ligue des champions dans ces 90 minutes qui s'annoncent décisives.
