Matej Mohorič
Régulier au plus haut niveau, celui qui est considéré comme le meilleur descendeur du peloton a entamé sa saison par une victoire d'étape sur la Volta a la Comunitat Valenciana. Difficile alors de prédire que ce serait son seul succès de la saison (hormis un titre de champion de Slovénie du contre-la-montre...) alors qu'il avait été enchanteur lors des deux dernières années, allant même chercher des classements généraux sur des courses par étapes World Tour.
Certes, il n'a pas eu de chance, sa chute sur le Tour des Flandres lui coûtant la grande majorité de la campagne de classiques. Mais il a eu les occasions de se refaire ensuite, et n'a pas signé ne serait-ce qu'un podium au plus haut niveau. En tout cas, le Slovène est déjà motivé pour les grands rendez-vous du printemps, puisque comme il l'a confié à Sporza : "Le Tour des Flandres et Paris-Roubaix restent pour moi les deux rendez-vous les plus importants de l'année". On a déjà hâte. Car à 30 ans, et au vu de la concurrence, il ne lui reste pas pléthore d'occasions d'aller chercher un deuxième Monument après l'inoubliable Milan - San Remo 2022.
Giulio Ciccone
En 2023, l'Italien s'était affirmé comme un solide coureur de courses par étapes World Tour, et l'on s'attendait à ce qu'il franchisse un nouveau cap. C'est raté, notamment parce que sa préparation a été ralentie par des blessures, ce qui lui a valu de ne démarrer sa saison que fin avril au Tour de Romandie. Mais s'il semblait monter en puissance sur le Critérium du Dauphiné, il est passé à côté de son Tour de France, manquant même le Top 10.
Au final, il n'aura pas levé les bras en 2024, et a peut-être connu son meilleur jour sur sa dernière course, montant sur le podium du Tour de Lombardie. Lui aussi à 30 ans, et devrait viser le Giro l'année prochaine, pour enfin aller chercher le Top 10 (voire mieux) d'un Grand Tour, à moins qu'il ne se risque sur la Vuelta pour remporter le classement de la montagne sur les trois Grands Tours. Mais on l'attend surtout sur les courses d'une semaine, Romandie, Catalogne, Suisse, peu importe s'il peut enfin aller chercher une grande victoire.
Christophe Laporte
La saison 2023 du Français a été exceptionnelle. Une victoire de prestige sur Gand - Wevelgem, plusieurs succès en World Tour, et la cerise sur le gâteau, un titre de champion d'Europe conquis avec un énorme panache. Le meilleur coureur français de classiques, voilà comment il était considéré. Et de ce point de vue là, difficile d'être satisfait de son dernier exercice.
Sa victoire sur Paris - Tours lors de son dernier jour de course en 2024 a clairement sauvé un bilan qui ne comportait "que" sa médaille de bronze olympique. Certes, lui aussi a connu les affres de la chute, mais au final, sa victoire sur la classique des feuilles mortes est son seul bouquet de la saison. Dommage, car il était sur une superbe lancée, et l'on a hâte de savoir quel visage il présentera en 2025. À 32 ans, il reste un numéro un bis de haut niveau, reste à voir quel rôle lui confiera la Team Visma | Lease a Bike pour tenter d'enrichir son palmarès.
Valentin Madouas
En parlant de podium olympique... la médaille d'argent du Breton à Paris a été le point culminant de sa saison. Au terme d'un parcours fabuleux, porté par la foule et offrant des images inoubliables, il est allé chercher un podium franchement inattendu. Problème : ce moment a été le seul. De belles places d'honneur sur les Ardennaises, certes, mais le constat est simple : il n'a pas levé les bras en 2024.
Et après une saison 2023 de haut niveau avec une 2ème place aux Strade Bianche et surtout, une inoubliable victoire sur la Bretagne Classic - sans oublier le titre national et quelques nombreuses autres performances de premier choix - on était en droit d'en attendre plus. Fort heureusement, il va avoir toute latitude pour se refaire, à commencer par les classiques de printemps. Car on l'imaginait en taulier français des courses d'un jour, mais avec la concurrence de Romain Grégoire, il va devoir hausser le ton pour ne pas se transformer en simple capitaine de route à 28 ans.
Simon Yates
Avec sa quatrième place sur le Tour de France 2023, on l'imaginait totalement relancé pour aller chercher un deuxième Grand Tour, six ans après une Vuelta qui lui a toujours été contestée pour une histoire de concurrence trop faible aux yeux des observateurs. Allez dire ça à Tao Geoghegan Hart ou à Jai Hindley (qui auraient eu leur place dans cette liste), mais le fait qu'un succès sur le AlUla Tour en février ne suffit pas pour un coureur de son standing présumé.
Aucune victoire après l'Arabie Saoudite, quelques escarmouches sur la Grande Boucle certes, mais il n'y a même pas atteint le Top 10. Décevant de mars à décembre, il a bouclé son aventure avec la Team Jayco AlUla dans l'anonymat, et débarque maintenant chez Visma | Lease a Bike avec l'objectif de briller pour la dernière partie de sa carrière. À 32 ans, le Britannique peut encore aller chercher quelques belles victoires s'il choisit savamment ses objectifs, mais dans une formation aussi huppée, il n'aura pas le droit à l'erreur.