C'était le soir ou jamais pour Christian Mbilli, inclus dans la sous-carte de Canelo v. Crawford sur demande expresse de Turki Al-Sheikh, le nouveau patron de la boxe mondiale avec le Riyadh Season. Pour le Français qui rêvait d'affronter le vainqueur du superfight du soir, battre Lester Martínez avec un KO explosif n'était pas une option. Après 10 rounds de pugilat intense, le Français n'a pu s'imposer mais il a gagné une sacrée réputation auprès des fans.
Martínez résiste à l'entame de Mbilli
Tenant de la ceinture WBC Interim, le super-moyen est entré dans le ring avec un drapeau du Québec tenu par son staff pendant que Netflix lui attribuait la nationalité canadienne.
D'emblée, "Solide" s'est rué sur le Guatémaltèque qui avait fait faux bond à Pierre-Hubert Dibombé pour des migraines à répétition... alors que sa participation à ce gala planétaire était déjà validée en coulisse.
Sans surprise, le premier round a été fulgurant, les deux puncheurs se rendant coup pour coup, Martínez répondant à Mbilli qui laissait un peu trop d'ouverture et encaissait des contres. Au retour dans son coin, son coach Marc Ramsay a poussé le Français à coller son adversaire, à bien le travailler au corps pour remonter au visage, notamment avec son uppercut à l'intérieur. Pour autant, Martínez était précis lui aussi avec son uppercut et sa droite, profitant de la position basse de Mbilli qui manquait de vision périphérique.
Ce rythme pourrait-il tenir 10 rounds ? Le public de l'Allegiant Stadium de Las Vegas appréciait le spectacle et a signifié son admiration quand Mbilli a sonné Martínez avec un crochet du gauche doublé. C'était du toe-to-toe sauce old school, avec des têtes qui se touchent et des parpaings surpuissants. Entraîné par Brian McIntyre, également coach de Crawford, le Guatémaltèque était au niveau physiquement et tactiquement, au point qu'il a pris l'avantage dans la 4e reprise.
À la mi-combat, la tendance était toujours en faveur de Martínez qui cherchait à trouver de la distance pour contrer Mbilli, toujours aussi pressant. Marqué, le Français a touché plusieurs fois son adversaire qui laissait pourtant la meilleure impression, paraissant plus frais et plus serein. La 7e reprise a néanmoins marqué un regain de la part de "Solide", confirmé dans la 8e, même si les dernières secondes ont permis à Martínez de toucher plusieurs fois.
Bien malin qui pouvait noter ce combat ! Martínez repartait à l'attaque, sans peur d'infliger des coups de tête sans recevoir d'avertissement de l'arbitre. Une nouvelle fois, la fin de round était en faveur du Guatémaltèque, plus à l'aise dès que Mbilli relâchait son étreinte. Dans la dernière minute, un énorme crochet du gauche de Mbilli a sonné Martínez qui n'a pas bronché et est reparti pour toucher à son tour le Français. Le gong a sonné avec les deux boxeurs exténués, sous les vivats des spectateurs.
Les cartes ont été rendues : 97-93 Martínez, 96-94 Mbilli et 95-95. C'est donc un match nul par décision partagée qui a été annoncé, ce qui permet à Mbilli de conserver sa ceinture et laisse la place pour une revanche qui devrait attirer une importante fanbase.