Livide, Carlos Corberán essaie tant bien que mal de répondre aux questions des journalistes dans la salle de presse exiguë du stade Johan-Cruyff alors que le Valencia CF a été rousté par le Barça (6-0). Le technicien n'en mène pas large tant son équipe a été sans ressort, perdue face à des Blaugranas en pleine forme et qui n'ont pas donné l'impression de forcer. Au soir de la 4e journée, le bilan des Murciélagos n'est pas fameux : 4 points sur 12. Le constat est déjà clair : Mestalla doit devenir une forteresse parce que, loin de ses bases, le VCF patauge.
Un mois et demi et 6 matches de championnat plus tard, Valencia n'a pris que 5 points supplémentaires et le manque de caractère aperçu à Barcelone est devenu une marque de fabrique, malgré un succès à domicile contre l'Athletic qui avait pourtant nourri de nombreux espoirs. Sur la pelouse de l'Espanyol, un but perico dans les arrêts de jeu a privé le club de 2 points; contre Oviedo, l'équipe s'est liquéfiée en quelques instants alors qu'elle menait 1-0. Six points étaient à portée de main : les Blanquinegros n'en ont pris qu'un. Et la saison a pris un mauvais tournant à ce moment. Par la suite, les déplacements à Girona (défaite 2-1), puis à Vitoria contre Alavés (0-0) ont été infâmes et le derby contre Villarreal s'est achevé sur une déroute programmée (2-0).
Sauveur la saison dernière, Corberán semble avoir perdu son vestiaire après l'avoir critiqué de front suite à la défaite contre Oviedo, promu qui n'avait pas encore gagné... et qui n'a plus gagné depuis. CEO nommé il y a quelques semaines, Ron Gourlay a martelé un message : l'entraîneur restera en poste quoi qu'il advienne. Mais les matches passent et l'apathie perdure. La victoire à Santiago-Bernabéu en fin de saison dernière n'a jamais paru aussi lointain.
Une direction sportive squelettique
La folie est de croire que la même politique puisse aboutir à un résultat différent. Ce mois-ci, le podcast Tribuna Deportivo a publié l'organigramme du secteur sportif du club. Gourlay chapeaute... 8 personnes, dont 3 appartiennent à l'Académie. Pour le recrutement, le directeur Miguel Ángel Corona et le secrétaire technique Carmelo del Pozo dirigent... à peine trois scouts. Famélique.
De toutes façons, le propriétaire Peter Lim refuse de libérer des fonds pour des mouvements d'envergure (ou au moins suivants une certaine logique), lui qui a pourtant beaucoup travaillé avec Jorge Mendes lors des premières années, avec des transferts souvent surévalués par rapport aux prix du marché. Pire que ça : les meilleures promesses sont vendues pour une bouchée de pain, comme Cristhian Mosquera (21 ans pour 15M€ à Arsenal) et Yarek Gasiorowski (20 ans pour 9,8M€ au PSV) cet été.
Passé plusieurs fois proche de la correctionnelle, le Valencia CF finira par tomber à un moment ou à un autre. Sans un regain de forme dans les plus brefs délais, les Blanquinegros vont s'enfoncer. Peuvent-ils le faire, surtout avec Corberán à leur tête ? Une raclée contre la Casa Blanca pourrait signer la fin du mandat de celui qui incarnait le renouveau d'un club qui se complaît dans l'absurdité.
