Pour la 2e année consécutive, Carlos Alcaraz a achevé son tournoi de Barcelone dans la piscine du club-house, rituel réservé au vainqueur. Quasi-propriété de Rafael Nadal qui l'a remporté 12 fois et donne même son nom au central, l'ATP 500 catalan a confirmé l'état de forme du numéro 2 mondial. Sur l'ocre de la cité comtale, le Murcien n'a pas lâché le moindre set. Mieux : il a corrigé Dan Evans en 1/2 finale (6/2 6/2) et surtout Stefanos Tsitsipas en finale (6/3 6/4).
Sur terre battue, seul Cameron Norrie l'a battu en 2023. C'était à Rio le 26 février, revanche de la finale de Buenos Aires une semaine avant. Alors que débute le Masters 1000 de Madrid et que son pendant romain servira d'ultime grande répétition (10-21 mai), Alcaraz semble sans rival à sa hauteur.

Plus de régularité en 2023
Il y a un an, Carlos Alcaraz était arrivé à Madrid fort d'un succès à Barcelone qui avait succédé une élimination d'entrée à Monte Carlo contre Sebastian Korda. À la Caja Mágica, le Murcien avait étonné et réalisé un tournoi prodigieux : Norrie, Nadal, Novak Djokovic et Alexander Zverev sont tour à tour passés à la moulinette murcienne. Très attendu Porte d'Auteuil, son parcours s'est arrêté en 1/4 de finale, contre le même Zverev qu'il avait puni (6/3 6/1) quelques semaines plus tôt.
La principale difficulté pour Alcaraz en 2023 est donc de trouver la régularité nécessaire pour gagner Roland-Garros. Supporter du Real Madrid, il avait fait sienne la maxime de Juanito "90 minutes sont très longues" au moment de signer la caméra après sa victoire épique contre Djokovic en 1/4 de finale à Madrid. Cela se vérifie aussi à Paris, surtout quand l'impact physique devient prépondérant en 2e semaine. Touché aux ischios-jambiers en janvier et forfait à l'Open d'Australie, Alcaraz devra être épargné par son corps pour soulever la Coupe des Mousquetaires.
Nadal et Djokovic dans l'incertitude
À un mois du début de Roland-Garros, le Murcien apparaît néanmoins en sérieuse position de force. Outre son niveau de jeu, la concurrence ne semble pas dans une forme optimale, à commencer par Nadal. Le Taureau de Manacor n'est toujours pas revenu à la compétition, sa blessure au pied tarde à cicatriser et il pourrait bien arriver à Paris sans le moindre tournoi sur terre battue dans les jambes... s'il s'aligne, ce qui est loin d'être sûr. Autre joueur en délicatesse avec son physique : Djokovic. Touché au coude, le numéro 1 mondial a été battu par Lorenzo Musetti à Monte Carlo et Dusan Lajovic à Banja Luka après avoir perdu un set contre Luca van Assche lors de son entrée en lice.
La liste des favoris à Madrid a été retranchée d'un nom dimanche avec Jannik Sinner. Finaliste à Monte Carlo, l'Italien a déclaré forfait avant son 1/4 de finale contre Musetti. Dès lors, les principaux adversaires d'Alcaraz dans la partie haute du tableau seront Casper Ruud (3), battu par Jan-Lennard Struff en 1/8 de finale à Monte Carlo puis par Francisco Cerundolo au même stade à Barcelone, et Andrey Rublev (5), vainqueur sur le Rocher et finaliste à Banja Luka. Rien à voir avec le dédale de 2022 et peut-être une opportunité de s'économiser. Vu les états physiques de la concurrence, Alcaraz ne s'en plaindra pas.