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Flashscore Flashback JO : Émilie Fer, enfin au top en finale et l'or au bout du slalom

Le grand jour d'Émilie Fer.
Le grand jour d'Émilie Fer.Profimedia
Les Jeux Olympiques de Paris 2024, c'est l'occasion de se replonger dans les grands exploits des sportifs tricolores sur les précédentes éditions. Direction Londres, quand Émilie Fer avait enfin pris la lumière après plusieurs déceptions en finale pour écrire l'histoire du kayak français.

Pas facile d'exister dans le canoë-kayak français, qu'il en ligne ou en slalom. Encore moins facile quand on tombe à la même période qu'un certain Tony Estanguet. Et carrément impossible quand on dispute une finale olympique deux jours après que ce dernier vienne d'écrire une page incroyable de l'histoire du sport français en allant chercher un légendaire troisième titre olympique. C'est pourtant ce qu'a réussi à faire Émilie Fer le 2 août 2012 à Londres. 

Pourtant, son patronyme n'était clairement pas le plus connu avant cette date. La rençon de la gloire, enfin plutôt l'opposée. Tant que vous n'avez pas gagné, personne ne vous connait réellement. Et en ce qui la concerne, si elle avait été championne du monde par équipes, c'était dans une discipline mineure, et si elle était connue, c'était par ses échecs. 

Déjà sélectionnée en 2008 pour les JO de Pékin, elle semble en forme. Une bonne qualification, puis en demi-finale, elle frappe un grand coup en prenant la 2e place. Favorite, elle se troue sur le bassin chinois extrêmement houleux, manque une porte - elle n'aura pas été la seule, et rate la cible. Rebelote aux Mondiaux de 2011, quand elle gagne cette fois en demi-finale... pour rater le podium pour 37 centièmes en finale ! 

Mais cela n'a pas découragé la fédération, qui lui maintient sa confiance pour les JO de Londres. Et elle lui rendra au centuple. Alors que la victoire d'Estanguet fait les gros titres, elle monte encore une fois en puissance. 10e des séries, 3e des demi-finales, de quoi prier pour que l'adage "jamais deux sans trois" ne se réalise pas. 

Antépénultième à s'élancer, elle sera donc médaillée si elle coupe la ligne en tête d'une course menée par la légendaire Jessica Fox, alors âgée de 18 ans. Il faut une course parfaite, et course parfaite il y aura. Pourtant, le bassin est d'une sacrée complexité, On a vite fait d'y prendre un bouillon tant les rouleaux sont intenses. Si elle parait en difficulté par endroits, l'impression visuelle est qu'elle est dans le coup, et les intermédiaires le confirment.

On rit quand on voit l'avance sur les chronos. Puis on s'inquiète quand elle patine sur une porte inversée particulièrement difficile. Mais on reprend espoir quand elle prend de la vitesse et glisse sur les dernières portes. Et enfin la libération : 9 dixièmes d'avance sur l'Australienne ! Médaille assurée, mais de quel métal ?

De l'or pardi ! Au final, la Française devance Jessica Fox et Maialen Chourraut, soit les deux kayakistes qui remporteront les deux éditions olympiques suivantes ! Mais qui auront cette fois dû s'incliner devant Émilie Fer, pour qui la vie a changé ce jour là. On le dit souvent, mais le succès appelle le succès, et l'année suivante, elle sera pour la première fois championne du monde en individuel. 

Mais elle reste surtout la seule et unique médaillée d'or féminine française en canoë-kayak, slalom et en ligne confondus. Une belle manière de marquer l'histoire.