La Free Agency NBA 2025 ne restera pas nécessairement dans les livres d'histoire. Très peu de grands noms, très peu de mouvements d'envergure. Une hype rapidement épuisée, et peu de noms réellement connus qui restent sur un marché où l'on retrouve par exemple Al Horford (qui pense à la retraite), l'ancien 6th Men Of the Year Malcolm Brogdon ou DeAndre Jordan.
Indiscutablement, le nom le plus réputé de la liste est Russell Westbrook. On parle là d'un joueur élu Most Valuable Player en 2014, deux fois meilleur marqueur de la saison NBA, neuf fois all-star, un joueur qui a tourné en triple double de moyenne pendant quatre saisons régulières et deux campagnes de playoffs... faire la liste de ses accomplissements serait bien trop long.
Pourtant, personne n'a encore misé sur lui pour la prochaine saison. Et ce alors que son dernier exercice était bien plus qu'honnête. Il a débarqué chez les Denver Nuggets pour épouser un rôle de sixième homme, et il l'a fait à la perfection. Un réel impact et une campagne de playoffs douce-amère terminée au match 7 contre le futur champion, le Thunder.

Le Thunder, justement, avait été mentionné comme une destination possible. Une belle histoire comme la NBA les aime. C'est là que Westbrook a fait l'essentiel de sa carrière. C'est là qu'il est devenu une star, qu'il a construit son palmarès, qu'il a gagné son rang de membre des 75 plus grands joueurs de l'histoire de la NBA. Mais c'est aussi là qu'il a échoué à remporter le titre, et ce, à de nombreuses reprises.
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Et puisque OKC a enfin décroché le Graal la saison passée, il semble, selon Sports Illustrated, que cette belle réunion, cette belle histoire n'aura pas lieu. Logique, on peut comprendre que le Thunder n'ait pas envie de mettre en danger l'équilibre de son équipe avec un joueur toujours adulé par les fans, qui sait enfiler un costume de sauveur à l'occasion, et qui pourrait prendre trop de place et parfois invisibiliser les jeunes lieutenants de Shai Gilgeous-Alexander.
Des compliments sans lendemain
C'est sans doute le principal frein à une arrivée de Russell Westbrook, où qu'elle puisse avoir lieu. Bien sûr, il est sur la pente descendante à 36 ans, mais il a eu l'intelligence d'accepter de sortir du banc pour pouvoir continuer à jouer à haut niveau et avoir un réel impact. Ce qui lui a valu une septième place au trophée du 6th Men Of the Year, mais surtout beaucoup d'éloges de ses coéquipiers aux Nuggets, parmi lesquels un certain Nikola Jokić.
Le Joker s'est bien amusé avec le MVP 2017, et ensemble, ils ont même laissé leur trace dans les livres d'histoire, en étant la seule paire à réaliser plusieurs fois un triple double dans le même match durant la même saison. Une saison durant laquelle il a été le premier à atteindre la marque de 200 triple doubles. Quelques lignes de plus pour les accomplissements de Westbrook, mais aussi, comme dit plus haut, les applaudissements de tout le monde, notamment du désormais ex-coach des Nuggets, Mike Malone, en conférence de presse durant la saison.
“C’est un First-ballot Hall of Famer, un des plus grands meneurs de l’histoire. Et ce que j’admire tellement chez lui, mis à part le leadership et la dureté qu’il apporte chaque jour, c’est qu’il n’a pas d’ego. Il est venu ici pour une raison et c’est nous aider à remporter un titre. Et il déteste perdre, c’est une autre chose que j’adore chez lui. Je partirai sans hésiter à la guerre avec Russell Westbrook.”
Éviter une fin brutale
Et pourtant, Westbrook n'a pas levé sa player option à moins de 4 millions de $, pour avoir le choix sur la Free Agency. Résultat, il est toujours sur le carreau. Et plus le temps avance, plus les options se réduisent. Le Miami Heat a été évoqué comme une piste, logique, vu le manque de meneurs, mais cette éventualité est déjà tuée dans l'œuf.
À ce jour, une seule équipe a affiché son intérêt pour Russell Westbrook : les Sacramento Kings. Il faut dire qu'avec une seule campagne de playoffs en 19 saisons, la franchise de la capitale de Californie désespère de retrouver la lumière. Et puisqu'elle ne parvient pas à attirer une star actuelle, pourquoi pas un des plus beaux pedigrees de la NBA encore en activité ?
Néanmoins, on a du mal, en regardant le roster des Kings, à imaginer une place pour lui. Certes, il pourrait partager le spot de meneur avec Dennis Schröder, récemment signé, mais cela ne règlerait pas les problèmes de spacing ou de défense de cette équipe. Et cela semble trop peu pour lui faire franchir un cap. De toute façon, si le titre est bien le dernier grand objectif de Westbrook, il minimisera ses chances en rejoignant cette équipe.
Car ce n'est pas une question d'argent. Contrairement à certains qui ne veulent pas baisser leur salaire, il a joué pour moins de 4 millions de $ la saison dernière. C'est pour le Larry O'Brien Trophy. C'est ce qu'il déclare. Mais qui sont les réels candidats au titre ? À brûle-pourpoint, on citera le Thunder, les Celtics, les Lakers, les Rockets, les Nuggets, les Knicks, les Cavaliers.
Et on ne voit aucune place dans ces équipes pour lui. Toutes ces équipes ont déjà fait leur marché et n'ont plus de spot disponible, il a joué dans plusieurs d'entre elles et n'est pas resté. Les Kings où une autre équipe de calibre play-in, c'est l'issue la plus probable. Mais ne pas aller en playoffs, à ce stade de sa carrière, serait dévastateur. Le choix est entre ses mains, sans doute, mais peut-être qu'une retraite serait bien meilleure pour sa legacy qu'une ou deux saisons dans des équipes moyennes. Trop de légendes ont vu leur fin de carrière gâchée, Russell Westbrook en fera-t-il partie prochainement ?