Le parcours en playoffs
Est-ce les Cleveland Cavaliers qui étaient trop forts, ou le Miami Heat qui était trop faible ? Toujours est-il que ce premier tour expéditif n'a sans doute pas servi la cause des Cavaliers. Pourtant, l'équipe semblait sereine, le collectif déroulait, et même la blessure de Darius Garland ne troublait pas la quiétude d'une équipe forgée pour le titre. Tout du moins en théorie.
Car la réalité est venue voler dans les plumes des Cavs dès le tour suivant. Favoris contre les Indiana Pacers, les joueurs du tout nouveau Coach Of the Year Kenny Atkinson se sont littéralement tirés une balle dans le pied en perdant leurs deux premiers matchs à domicile, quand ils étaient supposés laisser leur marque. Avec en plus quelques joueurs diminués physiquement, l'issue de la série n'a rapidement fait aucun doute.
Mais tout de même, perdre 4-1 en demi-finale de conférence quand on est candidat affirmé au titre, cela fait vraiment désordre. Car sur le papier, les Cavs avaient tout fait comme il faut pour viser le Larry O'Brien Trophy. Un cinq de qualité avec quatre all-stars en son sein, un banc renforcé par l'arrivée de De'Andre Hunter à la trade deadline, un coach avec des idées nouvelles, une équipe qui tourne, rien ne laissait présager réellement ce scénario.
Cependant, contre une équipe qui est l'incarnation du collectif, Cleveland s'est sans doute trop reposé sur les exploits de Donovan Mitchell, encore une fois monstrueux en playoffs, mais trop seul. Qui plus est, malgré la présence d'Evan Mobley, Defensive Player Of the Year, la défense a pris l'eau. Une fin bien décevante pour une saison qui s'annonçait exceptionnelle.
Les déceptions
Absent lors du match 2, on ignore à quel point Evan Mobley était diminué. Mais toujours est-il qu'il n'a pas step up comme on l'espère des futures stars de la ligue. Sa moyenne de points a chuté, son meilleur match est celui de l'élimination, son impact était peu perceptible. Un vrai regret, tout comme pour son partenaire de la raquette Jarrett Allen, peu en vue.
Max Strus, 3&D de cette équipe, a carrément terminé avec un match à zéro points... juste après un discours sensé booster ses camarades. Finalement, dans cette opposition avec les Pacers, tout le monde a été en dessous, sauf Donovan Mitchell. Comme souvent en playoffs, Spida a été incroyable, devenant le premier joueur depuis Kevin Durant en 2019 à enchaîner deux matchs à 43 points ou plus. Mais malheureusement pour lui, le basket se joue à cinq...
Le futur
C'est là que la situation devient extrêmement compliquée pour les Cavs. Financièrement parlant, ils sont déjà exsangues. Avec le démarrage des extensions de contrat de Donovan Mitchell et d'Evan Mobley, Cleveland a déjà plus de 210.000.000 de dollars d'engagés pour la saison prochaine, bien au-dessus de la luxury tax et du second apron.
Ce qui veut dire qu'en l'état actuel, cette situation n'offre aucune possibilité d'amélioration du roster. Pourtant, les besoins sont clairs : Cleveland a manqué d'expérience durant cette demi-finale de conférence, d'un vétéran de haut niveau capable de recentrer les troupes quand le moral est en berne. Quelqu'un qui aurait pu tenir un vrai discours de remotivation à l'aube du game 5 pour tenter de faire douter les Pacers.
La question de la complémentarité des paires Garland - Mitchell sur le backcourt et Mobley - Allen dans la raquette se pose de nouveau. Le quatuor majeur des Cavs coûtera près de 150.000.000 millions de dollars la saison prochaine, et a peut-être montré ses limites sur cette série. De vrais challenges pour un front office ambitieux, mais qui va devoir faire des choix.