Victor Wembanyama est logiquement le centre des attractions cette semaine pour les NBA Paris Games. Le nombre de journalistes ayant assisté aux 30 minutes d'entraînement ouvertes aux médias des San Antonio Spurs était tout bonnement impressionnante, tout comme l'affluence en conférence de presse. Les Spurs bénéficieront logiquement du soutien du public pour ces deux rendez-vous avec les Indiana Pacers.
Une source de motivation pour les joueurs d'Indianapolis, comme l'a rappelé Pascal Siakam devant les micros. "C'est génial d'être la contre les Spurs, contre Wemby. Tout le monde va les supporter, c'est motivant pour nous !" Ou comment voir le côté positif. Le Camerounais est heureux d'être à Paris, et motivé par le défi à relever.
Car en pleine Wemby-mania, les Pacers ne captent que peu de lumière. En particulier l'ailier fort camerounais, joueur de devoir par excellence, au palmarès riche, mais jamais réellement reconnu à sa juste valeur. Et pourtant, à 30 ans, il témoigne d'une régularité qui force le respect.
La NBA a besoin de joueurs de cette carrure. Pas vraiment un franchise player, pas vraiment un lieutenant, pas vraiment un n°1 bis, Spicy P est pourtant indémodable. Sans hype, sans bruit, il avait été l'un des artisans du titre 2019 des Raptors, lâchant 19 points de moyenne en playoffs en tant que troisième option (voir quatrième). Une performance bien entendu éclipsée par le run légendaire de Kawhi Leonard.
Un véritable déclic néanmoins, car Siakam n'est plus jamais passé en dessous des 20 points de moyenne en saison régulière depuis cette campagne de playoffs. Sans The Klaw, difficile néanmoins de briller en postseason, mais nul doute que son maillot sera retiré à Toronto quand l'heure sera venue. Mais au moment de la reconstruction, il fallait partir, et quand Indiana a sauté sur l'occasion, peu nombreux étaient ceux qui voyaient la plus-value.
La meilleure réponse est toujours sur le terrain. Hasard pour certains, coïncidence pour d'autres, mais toujours est-il que les Pacers ont réalisé un run de playoffs brillant entamé seulement trois mois après l'arrivée du Camerounais. Résutat ? Une première finale de conférence depuis dix ans. Un apport indéniable, en terme de résultats comme de jeu.
De quoi mériter une prolongation de 189 milliards sur quatre ans, un chiffre encore une fois décrié. Mais peu importe. Le début de saison est à son image, régulier, constant, pas de coup d'éclats mais une belle solidité. Alors que Tyrese Haliburton, par exemple, a connu des hauts et des bas avant de retrouver son niveau de la saison précédente, Spicy P, lui, est resté le même.

Mais il ne semble pas courir après la reconnaissance. Ni après la gloire, ce qui lui vaut de ne pas jouer en sélection nationale. Compliqué de se libérer pour aller jouer dans les fenêtres internationales avec le Cameroun. Mais pas d'équivoque, il déclare sans détour "Si je dois jouer pour une équipe nationale, ce sera le Cameroun". Un missile envoyé à Joel Embiid, champion olympique avec Team USA après avoir acquis la nationalité française et déclaré son amour pour son Cameroun natal.
Un bon résumé de ce qu'est Pascal Siakam. Là pour jouer au basket, pas pour les paillettes. Souvent remis en cause car préférant l'ombre, mais comme le dit si bien Rick Carlisle, "s'il n'était pas bon, il ne serait pas deux fois All-Star et deux fois All-NBA". Tout est dit, mais il devrait tout de même prendre un peu de lumière sur le parquet de l'Accor Arena.