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Damian Lillard de retour à Portland, preuve que l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs

Damian Lillard de retour à la maison.
Damian Lillard de retour à la maison. Stacy Revere / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Deux ans après son départ, Damian Lillard va revenir à Portland finir sa carrière. Deux ans de perdus ? Obsédé par sa quête de titre, Dame Dolla a sans doute abîmé sa legacy en plus de son Tendon d'Achille, mais ce retour prouve le manque de discernement quand il s'agit de gestion de carrière.

C'est une belle histoire. Ou tout du moins, c'est présenté comme tel. Le toujours bien renseigné Shams Charania a informé la planète NBA hier soir du dernier transfert d'importance : Damian Lillard retourne chez les Portland TraiBlazers pour les trois prochaines saisons. 

De quoi ravir les fans de la franchise. Car Dame Dolla est clairement en discussion avec Clyde Drexler pour le titre de meilleur joueur de l'histoire de la franchise. Il en est déjà le meilleur marqueur. Onze saisons durant, il a fait le bonheur des supporters de l'Oregon, à coups de shoots mythiques et de performances exceptionnelles. 

Mais tout le monde a oublié un peu vite les circonstances de son départ. Après 11 ans à clamer vouloir remporter un titre avec Portland, il a pris la tangente à l'été 2023. Pourtant, ses déclarations ont toujours été claires, notamment celle de 2022 auprès d'AFD. "Je veux gagner en tant que Trail Blazer. Je veux gagner un titre là où je suis. Je ne pense pas que je ressentirai la même joie et le même bonheur si je le faisais ailleurs".

Il a déclaré le contraire à l'été 2023, demandant de surcroit à n'être échangé qu'en direction du Miami Heat. Un trade qui n'aura jamais lieu, et qui conduire Lillard à demander sa réintégration au sein des Blazers, refusée par Joe Cronin qui l'expédiera aux Milwaukee Bucks, nanti de 4 ans de contrat à un tarif exorbitant (mais tout à fait normal pour l'époque actuel). 

Deux ans plus tard, mis à la porte par les Bucks après deux échecs en playoffs et une rupture du Tendon d'Achille (qui va lui coûter la prochaine saison), le voilà de retour à Portland. La boucle est bouclée, il prendra probablement sa retraite en tant que Blazer.

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Les fans seront contents, la ville sera contente. Mais cette volonté farouche de gagner un titre a donc pris le pas sur cette volonté farouche de gagner un titre avec sa franchise. Et à l'heure actuelle, Portland n'a pas les moyens de lutter pour le titre, sans doute pas avant trois ans au minimum. Dans trois ans, Damian Lillard aura 38 ans, et sera donc possiblement sur le déclin, si tant est qu'il revienne à un haut niveau après sa rupture du Tendon d'Achille. 

Bien évidemment, cette grave blessure change totalement le regard que l'on peut avoir sur son passage à Milwaukee. Et il aurait pu subir cette même blessure en restant à Portland. Mais le fait est que ces deux ans dans le Wisconsin sont deux ans de perdus, et ont de plus clairement écorné la legacy de Damian Lillard, un joueur qui figure déjà dans la liste des 75 plus grands joueurs de l'histoire de la NBA. 

C'était encore une saison de haut niveau pour Lillard
C'était encore une saison de haut niveau pour LillardAFP / Enetpulse

Cette legacy, ce qu'il reste du passage d'un joueur en NBA, sera clairement à regarder à la loupe. Rookie Of the Year, une sélection All-NBA First Team, neuf étoiles de All-Star. Dans l'époque actuelle, il n'y aura pas de débat : Lillard ira au Hall of Fame, sans l'ombre d'un doute. Mais cette réunion, si elle contentera tous les fans, n'aurait jamais dû arriver. Car Lillard n'aurait jamais dû partir. 

Cette course à la bague, au Larry O'Brien Trophy, fait que la NBA est de moins en moins lisible. Aujourd'hui, pour gagner un titre, il faut une équipe bien construite et un alignement de planètes incroyable. Ce n'est pas pour rien si la NBA se trouve actuellement sur une série de sept titres gagnés par sept équipes différentes, un record dans l'histoire de la ligue. L'heure est à la construction autour d'un franchise player de haut niveau, stable, un leader. Les superteams sont de moins en moins à la mode. 

Cela tombe bien, Lillard a toujours déclaré qu'il ne joindrait jamais une superteam. Pourtant, c'est ce qu'il a tenté de faire en 2023, pour aller s'allier à Jimmy Butler et Bam Adebayo en vue de la conquête du titre... pour aller en former une avec un certain Giánnis Antetokoúnmpo. Massacrant ainsi 11 ans de discours de loyauté. Son image a été clairement écornée, passant du défenseur de la carrière au sein d'une seule franchise, au statut peu enviable de ring chaser. Qui a de plus échoué dans son entreprise. 

C'est un exemple de la NBA actuelle : quand il n'y a pas de titre au bout, tout ce qui a été construit peut partir en fumée en quelques secondes. Les joueurs sont pour la plupart obsédés par la quête de la bague, pensant que leur carrière deviendra légendaire si tel est le cas. Cela ne marche que si cette précieuse bague de champion est au rendez-vous. Pour Damian Lillard, cela ne sera probablement pas le cas, et l'on se souviendra d'un joueur qui aurait pu être l'homme d'une franchise, l'incarnation de la loyauté dans une NBA où tout va tellement vite. Au lieu de ça, il sera celui qui a perdu deux ans pour rien. L'image est ce qui compte le plus pour les sportifs professionnels, celle de Dame Dolla est de moins en moins lumineuse...