"Construire autour de Wembanyama ce n'est pas compliqué", a jugé lundi auprès de l'AFP le manager général des San Antonio Spurs Brian Wright, dont le travail est rendu "plus facile" par le phénomène français.
Le dirigeant âgé de 42 ans, en poste depuis 2019 dans le Texas, estime que son équipe a fait "un pas en avant" lors d'une année 2025 qui a bousculé son effectif, lui qui a pour mission d'accompagner Victor Wembanyama vers les sommets de la NBA.
QUESTION : Quelle a été votre gestion de Victor Wembanyama depuis l'annonce de sa thrombose ?
RÉPONSE : "On a fait passer la santé avant tout. On le fait pour chaque joueur. Une fois qu'il a été rétabli, on a voulu continuer à l'aider à s'améliorer en tant que joueur, qu'il progresse sur certains points qu'il a identifiés tout en le préparant pour la saison."
Q : Ces longs mois sans basket pourraient lui bénéficier à l'avenir ?
R : "Je le pense. Tout ce qu'il fait est pensé pour devenir un grand joueur. Ça lui a donné le temps de réfléchir à son approche. Il a fait des choses uniques, créatives pour se pousser à la limite, physiquement et mentalement. Tout cela se transcrit sur le parquet ensuite."
Q : Lors de la draft 2023 vous aviez sauté au plafond en tirant au sort le N°1 et donc Wembanyama. Deux ans plus tard, comment jugez-vous ce moment ?
R : "Il a coché toutes les cases auxquelles on pouvait penser, notamment en devenant All-Star en début d'année. Malheureusement la saison s'est arrêtée sur blessure, mais avec le travail qu'il a fait on est persuadé que lui et l'équipe vont aller encore plus loin. On a hâte de pouvoir débuter la saison pour reprendre la construction là où nous l'avions laissée et nous remettre sur le chemin pour les années à venir."
Q : Le mot "construction" est toujours employé ici à San Antonio. Quelle est la stratégie pour construire autour de Wembanyama ?
R : "On observe son évolution, ainsi que celle de l'équipe. Certains prennent de nouveaux rôles, nous avons de nouveaux joueurs (les intérieurs Luke Kornet et Kelly Olynyk), nous avons drafté ces dernières années des joueurs qui vont avoir une grande importance (Stephon Castle en 2024, Dylan Harper et Carter Bryant en 2025), en plus du recrutement de De'Aaron Fox (meneur All-Star, en février). On apprend en avançant. Ce qui est génial avec Victor c'est qu'il peut jouer absolument partout, construire autour de lui n'est pas trop compliqué. On essaie simplement de définir une identité de jeu et de mettre les gens dans la meilleure position pour réussir en tant qu'équipe."
Q : La polyvalence de Wembanyama vous offre de nombreuses options. Rend-elle vos choix stratégiques plus difficiles ?
R : "Non, il rend mon boulot beaucoup plus facile. On se sent super chanceux de pouvoir compter sur lui. C'est beaucoup plus difficile quand un joueur n'a qu'un ou deux points forts. Sa polyvalence permet de jouer de plusieurs façons et de construire dans plusieurs directions. L'important, c'est de continuer d'apprendre, d'évoluer au cours de sa progression."
Q : Les Spurs n'ont pas joué les play-offs ces six dernières saisons. Avec une équipe améliorée, les phases finales sont-elles obligatoires ?
R : "Obligatoires non, on ne réfléchit pas ainsi. On veut être une équipe qui gagne un titre, on l'a déjà fait, on sait à quoi cela ressemble, le travail que cela nécessite et sur lequel on se concentre au quotidien. Si on continue ainsi les résultats viendront."
Q : Oklahoma City est passé de l'avant-dernière place au titre de champion en trois ans. Dans combien de temps peut-on parler raisonnablement de titre aux Spurs ?
R : "Ça va dépendre des joueurs. Le staff a pris le temps pour créer notre identité, les joueurs ont été sérieux cet été, on espère être compétitifs cette saison, on va voir à quelle place on peut la terminer. On sent qu'en tant que groupe nous avons fait un pas en avant."
Q : Pour la première fois depuis 1996, la saison va débuter sans Gregg Popovich sur le banc. À quel point cela change votre quotidien ?
R : "Ce qui est génial, c'est qu'il est toujours dans les parages, un coup de téléphone et il vient au centre. On lui demande conseil, il observe, il est toujours une pièce essentielle de l'organisation, un leader, et on continue de suivre l'exemple qu'il a donné pendant si longtemps."