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Après une vingtaine de matchs NBA, Victor Wembanyama est là où il doit être

Victor Wembanyama a encore du travail.
Victor Wembanyama a encore du travail.AFP
Au quart de sa saison rookie, Victor Wembanyama répond déjà à certaines attentes, avec une marge de progression et une équipe en construction. Point de situation.

L'alien, le phénomène, Wemby, Victor Wembanyama a déjà hérité de plusieurs surnoms. Le voilà qui a dépassé la vingtaine de matchs NBA (21 en tout), et on a déjà vu la palette du n°1 de la dernière draft. Mais aussi les limites, ainsi que celles de son équipe. 

Les San Antonio Spurs, malgré leur nouvelle star, viennent de battre un triste record de franchise. Ils ont en effet concédé, dans la nuit de lundi à mardi, leur 17e défaite consécutive en s'inclinant contre les Rockets. La majorité des observateurs trouvent cette série embarrassante, mais même si c'était partiellement attendu, c'est aussi on ne peut plus logique. 

Un n°1 de draft ne tombe quasiment jamais dans une équipe de haut niveau, sauf si le Front Office a perdu la raison. Les Spurs sont en reconstruction, engagés dans un processus de construction lente autour de leur pièce principale. Gagner des matchs n'est pas l'objectif, c'est de bâtir pas à pas une équipe qui sera compétitive dans quelques années.

En conférence de presse, le Français a balayé cette série. "C’est dur. Je déteste perdre, mais je reste concentré. La bonne nouvelle, c’est que personne ne doute qu’on sortira gagnant de cette période à long terme." Un discours logique, sensé, histoire de prouver son intelligence maintes fois évoquée. 

Mais sur un plan individuel, que dire ? 18.8 points, 10.6 rebonds, 2.8 blocks (meilleur contreur exaequo de la NBA), ça c'est pour les bonnes nouvelles. Mais puisqu'il faut regarder les stats dans son ensemble, deux choses interpellent. D'abord, 3.4 balles perdues par rencontre (11e pire moyenne de la NBA). Un fait qui s'explique facilement, puisqu'il n'y a pas de réel meneur dans cet effectif. Ainsi, il doit prendre les choses en mains, ce qui fait gonfler le compteur de turnovers assez logiquement. 

Mais aussi un bien piètre 25% de réussite à trois points. 1.3 rentrés sur 5.1 tentés en moyenne. Un point délicat, puisque non seulement il fait chuter son pourcentage total de réussite en dessous de 50%, mais qui interroge surtout sur sa façon de jouer. On a vu sur certains matchs son aisance près du cercle, sa capacité à dominer dans la raquette, mais il n'en joue certainement pas assez. 

Bien sûr, cela peut aussi s'expliquer par l'absence de réel créateur sur le terrain. Mais forcer autant à trois points, pourquoi faire ? On a suffisament reproché aux intérieurs dominants, tels Joel Embiid et Anthony Davis par exemple, leur inaptitude à conserver un pourcentage de réussite décent derrière l'arc alors qu'ils sont inarrêtables près du cercle pour ne pas le reprocher également au Tricolore. 

Logiquement, Victor Wembanyama a beaucoup de choses à travailler pour atteindre l'excellence. Mais pour l'instant, tout le monde se contente de quelques belles performances isolées, comme les 38 points face aux Suns, ou des highlights qu'il produit en pagaille, comme ce poster sur Alperen Sengun lundi qui a éclipsé cette énième défaite. 

Mais les attentes sont tellement énormes que cela ne suffira pas longtemps. La franchise a sa part de responsabilité, c'est une évidence. Mais on attend d'un des joueurs les plus attendus de l'histoire de la NBA qui fasse la sienne, et puisqu'il est déjà mal embarqué pour rafler le titre de Rookie Of the Year, il va falloir faire autrement pour prouver qu'il est un champion. Devenir un champion est à ce prix. Mais pour l'instant, il est là où on l'attendait, dans le bon comme dans le mauvais.

Wemby n'en est qu'à ses débuts.
Wemby n'en est qu'à ses débuts.Flashscore