Léon Marchand d'or
On ne peut pas commencer par quelqu'un d'autre. Car le Toulousain a non seulement été la star française des JO, mais aussi la star mondiale. Seul athlète à repartir avec 4 médailles d'or de la quinzaine parisienne, il a offert autant de grands moments, le plus fort étant une soirée inoubliable le 31 juillet.
Deux finales le même soir, deux sacres, le second sur le 200 mètres papillon offrant de plus un scénario homérique avec une remontée incroyable sur la dernière longueur pour venir coiffer Kristóf Milák. Désormais la plus grande star masculine de la natation, il ne fait que commencer à 22 ans, et il est sans conteste l'homme des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le doublé royal au sabre femmes
On espérait cette finale entre les deux meilleures sabreuses du monde, et on y a eu droit. Manon Apithy-Brunet, au pied du podium à Rio, en bronze à Tokyo, est allée conquérir l'or de splendide manière en terrassant en finale la n°1 mondiale Sara Balzer, pour devenir la première Française championne olympique de sabre en prime. Il n'y a rien de plus doux qu'une finale 100% française, surtout quand elle consacre une grande dame de sa discipline avec une magnifique scène de fin. À consommer sans modération.
Incroyable Teddy Riner
On le disait fini, on a eu tort. Le roi Teddy avait perdu son sceptre à Tokyo, et clairement, on doutait du fait qu'il puisse le récupérer à Paris. C'était mal connaître Teddy Bear, qui a retrouvé la forme nécessaire pour livrer une compétition incroyable en individuel, alors que la pression était immense, puisque le judo français avait multiplié les médailles sans en rafler une seule en or. Mais le meilleur était à venir.
La compétition par équipes mixtes, qui clôturait les épreuves de judo, a été un sommet de dramaturgie. Comme prévu, France vs Japon en finale, et Riner, en dominant Tatsuru Saitō, relançait son équipe qui était menée 2-0. Et quand le score s'est clot à 3-3 et qu'il a fallu tirer au sort le combat du titre, la roue de la fortune est tombée sur lui, et il n'a pas déçu, dominant une dernière fois son rival au bout d'un combat étouffant pour aller quérir une cinquième médaille d'or olympique. On redoutait sa retraite, on a eu droit à une promesse : LA, c'est dans ses cordes.
Antoine Dupont et le rugby à sept tout puissants
On avait vu l'effet Dupont puisque l'équipe de France hommes de rugby à sept avait remporté pour la première fois le circuit mondial en mai. Mais à domicile, après un échec sanglant à la Coupe du monde quelques mois auparavant, pourraient-ils résister à la pression ? Réponse : oui. Si la tension a donné lieu à un début de compétition décevant, la montée en régime a été incroyable jusqu'à terrasser les désormais ex rois de la discipline, les Fidjiens. Un exploit incroyable dans lequel Dupont, extraordinaire quelque soit le terrain, a pris une grande place.
Enfin le sacre pour PFP
Pauline Ferrand-Prévot avait beau être une Reine du VTT et du cyclisme en général avec ses 15 titres mondiaux, l'or olympique manquait toujours à l'appel. Blessée à Rio, malchanceuse à Tokyo, Paris était sa dernière chance. Au pied du mur, la Française a sorti la course de sa vie et éparpillé la concurrence façon puzzle pour enfin aller quérir le Graal qui lui permet de tourner la page VTT pour retrouver la route, non sans avoir raflé un ultime titre mondial. Mais cet or reste inégalable.
Cyréna Samba-Mayela sauve l'athlé français
Les journées de compétition d'athlétisme défilaient au Stade de France, et toujours pas la moindre trace de médaille française. Mais le dernier soir, la sauveuse est arrivée, et si elle n'a pas réussi à rafler l'or d'un souffle, elle a au moins évité une humiliation historique connue pour la dernière fois à Sydney en 2000. Dans le sport roi, elle a failli devenir une Reine, mais Cyréna Samba-Mayela n'en est qu'au commencement.
Les volleyeurs sont incroyables
Le titre olympique de l'équipe de France hommes de volley à Tokyo était incroyable, mais malgré la victoire préalable en Ligue des Nations, on doutait des Bleus, encore plus quand ils ont cédé contre la Slovénie en poule, et encore plus quand ils ont été menés deux manches à rien contre l'Allemagne en quarts. La fin d'une ère ? Non, le début d'une autre, puisque les Bleus allaient gagner neuf manches d'affilée pour devenir la troisième nation à conserver son titre. Le tout saupoudré de highlights et de points incroyables pour une équipe qui l'est tout autant.
La Reine Cassandre Beaugrand
C'est une chose d'être favorite, c'en est une autre de tenir son rang. Cassandre Beaugrand ne pouvait pas être en meilleure forme, les résultats parlaient pour elle, mais on l'a vu ensuite sur le relais, tout peut arriver en biathlon. Ce qui ne sera pas le cas pour elle, puisqu'elle va faire hurler de bonheur le public quand elle portera son accélération décisive en course à pied pour devenir la première Française championne olympique de triathlon. Staut qu'elle confirmera d'un titre mondial quelques mois plus tard. Une Reine.
Le basket français s'inonde d'argent
On pourrait être déçus de voir le basket français repartir avec trois médailles d'argent en trois finales. Mais il n'y a pas grand chose à dire pour l'équipe de France hommes de 5x5, terrassée par un Steph Curry venu d'une autre planète, peut-être un peu plus pour l'équipe de France femmes de 5x5, qui a failli pousser les invincibles Américaines en prolongation, et beaucoup plus pour l'équipe de France hommes de 3x3, inattendue mais finalement fauchée en plein vol par un shoot mirifique des Néerlandais. Si, finalement, on peut être déçus, mais pas d'être la deuxième meilleure nation du monde dans un sport majeur.
Le grand jour de Nicolas Gestin
Le canoë-kayak slalom est une spécialité française, aucun doute là-dessus. Mais force est de constater que les Bleus sont en retrait depuis quelques années. Certain de sa sélection en canoë depuis fin 2023, Gestin a eu le temps de se préparer pour être le plus fort le Jour J à l'Heure H sur le bassin de Vaires-sur-Marne qu'il connaît par coeur. Résultat, une démonstration incroyable et une victoire avec plus de 5 secondes de marge. Avec en plus la poursuite d'une tradition : au XXIe siècle, 5 titres sur 7 ont été l'apanage des Bleus.
La consécration de Benjamin Thomas
On pourrait avoir du mal à le croire, mais le coureur de la Cofidis n'a que 29 ans. Et pourtant, voilà un moment qu'on le voit sur les routes ou les vélodromes, ses 5 titres mondiaux sur piste étant là pour en témoigner. Mais deux mois après avoir arraché une victoire d'étape sur le Tour d'Italie, il va s'offrir le titre olympique de l'Omnium, sorte de décathlon de la piste, et en plus sauver la France d'un zéro pointé qui aurait représenté un triste retour en arrière. En ayant en plus survécu à une chute. Un seigneur doublé d'un sauveur.
Kauli Vaast, l'or à l'autre bout du monde
S'il est une discipline que beaucoup trouvent incongrue au programme olympique, c'est bien le surf. D'autant que logiquement - ou pas - c'est à Tahiti que les compétitions avaient lieu. Mais le fait d'être sur un autre fuseau horaire que 99% des engagés aux JO n'avait aucune importance pour l'enfant du pays. Sur des vagues qu'il connaît depuis qu'il à l'âge de surfer, Vaast s'est offert un triomphe à domicile, en plus d'écrire l'histoire du surf français. Loin des yeux mais dans le coeur des supporters français.
Florent Manaudou dans l'histoire
Elle semblait anodine, la médaille de bronze de Manaudou sur le 50 mètres nage libre, le champion olympique 2012 étant logiquement éclipsé par les exploits d'un certain Léon Marchand. Mais il s'agit de la quatrième d'affilée sur la même épreuve, un exploit qu'aucun nageur français n'avait jamais réalisé. Et pour cause : le seul à avoir réussi cette performance était alors un certain Michael Phelps (Katie Ledecky a rejoint ce club select peu après). De quoi conférer définitivement le statut de légende à celui qui n'est plus depuis longtemps le petit frère de.
Le taekwondo vénère Althéa Laurin
Depuis son arrivée au programme olympique à Sydney en 2000, le taekwondo avait fourni sa part de médailles à la France. Mais aucun titre, jusqu'à ce 10 juillet, dernier jours des compétitions. Alors que Magda Wiet-Hénin n'avait pas supporté la pression de favorite, l'autre championne du monde a sorti la compétition parfaite. Avec en plus un final à suspense, dramatique, avant de pouvoir exulter. L'émotion des Jeux condensée et une grande première pour sa discipline.
L'insurpassable triplé en BMX
On termine par l'image de ces Jeux : Joris Daudet a survolé la compétition de BMX Racing, Sylvain André a fait 2 dans son sillage, mais avant de lever les bras, les deux compères se retournent et vérifient si Romain Mahieu a bien franchi la ligne en troisième position, avant d'enfin se laisser aller à une célébration de ce triplé historique.
Champion du monde pour la troisième fois quelques mois auparavant, Joris Daudet touchait enfin son Graal à 33 ans, la récompense d'une carrière exceptionnelle. Mais le voir encadré par ses deux compatriotes, anciens porteurs du maillot arc-en-ciel, c'est l'image des Jeux côté français. Un triplé plus accompli depuis 100 ans quelque soit la discipline pour la France, et l'un des climax d'une quinzaine olympique absolument exceptionnelle.