Ce pouvait être un jour historique pour le basket français. 32 ans après le CSP Limoges, l'AS Monaco Basket avait réussi l'exploit de se hisser en finale de l'Euroleague (à l'époque, la Ligue des Champions d’Europe) après son exploit contre l'Olympiakos. Mais une finale, ça se gagne, et celle-ci, face au Fenerbahçe, s'annonçait incroyablement serrée.
La tension était incroyable en début de match, Monaco mettant près de deux minutes avant d'ouvrir son compteur sur un énorme trois points signé Alpha Diallo. Heureusement, le Fener n'avait pas démarré tambour battant, et c'est bien la Roca Team qui lâchait les chevaux en premier. Réussite insolente derrière l'arc, et rapidement, presque dix points d'avance, sous le sceau de Mike James, qui inscrivait 8 des 16 premiers points des siens.
Fenerbahçe trouvait à son tour la mire, et le match était lancé. Les Turcs revenaient à hauteur, notamment en dominant au rebond offensif. Mais c'est bien Monaco qui menait les débats après 10 minutes de jeu (20-18). Mouhammadou Jaiteh, brillant vendredi, était alors envoyé au charbon pour corriger le déséquilibre dans la raquette, et le match devenait alors plus défensif.
Mais c'est surtout Daniel Theis et Alpha Diallo qui avaient un réel impact. Monaco continuait de garder la main sur la rencontre, avec toujours une belle adresse à trois points. En face, c'est Nigel Hayes-Davis qui tenait la baraque pour une équipe du Fenerbahçe qui avait clairement du mal à exprimer son potentiel. Mais qui terminait en trombe sous l'impulsion de Devon Hall pour passer devant à la pause (33-35).
De retour sur le parquet, Monaco semblait avoir perdu son élan, et galérait en matière d'exécution offensive. les défenses resserrées faisaient quelque peu la loi, mais un and one de Matthew Strazel réveillait la Roca. Pas pour longtemps cependant, car le Fener trouvait plus vite son second souffle, mené par Wade Baldwin IV, et Jaron Blossomgame faisait alors le travail des deux côtés du terrain pour maintenir Monaco dans le match.
Après un troisième quart peu emballant, Monaco était mené (51-54) mais toujours largement dans le coup pour la victoire. Mais d'entrée de dernier quart, Alpha Diallo, le meilleur monégasque, faisait sa quatrième faute, l'attaque connaissait des courts-circuits, et Errick McCollum donnait 11 points d'avance à Fenerbahçe, alors que Monaco était toujours muet depuis le début du quart-temps.
3 minutes 30 après, Mike James mettait un lancer (seulement un) pour ouvrir le compteur, mais subitement, Fenerbahçe commit deux fautes offensives et une technique d'affilée. De quoi relancer le suspense ? Monaco ne semblait plus avoir d'idées offensives, mais Matthew Strazel prenait les choses en mains, rentrait un gros trois points pour faire renaître l'espoir...
... enterré par un énorme trois points de Marko Guduric. Le Fenerbahçe s'impose finalement 81-70 et remporte l'Euroleague pour la deuxième fois après 2017. Pour son sixième Final Four, Šarūnas Jasikevičius rafle enfin la mise. Monaco n'a pas démérité, mais n'a pas tenu la distance, et le quatrième quart-temps était de trop pour les hommes de Vassilis Spanoulis, si proches du sacre...