Double championne de France en titre, la Roca Team ne fera donc pas la passe de trois, après sa défaite mardi à Paris (99-93), qui a mis le couvercle sur une saison compliquée.
L'équipe au budget le plus imposant de l'histoire du basket français (29,37 millions, en hausse de 7% par rapport à la saison dernière) n'a remporté aucun trophée, malgré trois finales (avec également la Leaders Cup) en quatre compétitions.
Un tel exercice "serait un échec", avait reconnu jeudi Elie Okobo en se projetant sur l'hypothèse d'un revers en finale.
Malgré les ressources démontrées pour revenir de 0-2 à 2-2 en finale, et faire trembler Paris jusqu'au bout mardi, il ne devrait pas convenir au président millionnaire russo-hongrois Aleksej Fedoricsev qui, malgré une qualification historique pour la finale de l'Euroligue, a vu son équipe accumuler les ratés.
Quid de James ?
À commencer par la gestion du cas Mike James. Le plus gros salaire du championnat (2,7 millions d'euros annuels), blessé à l'avant-bras à Abou Dhabi lors de la finale de l'Euroligue, a ensuite été suspendu par son club pour des raisons extra-sportives.
Il n'a pas disputé une minute des play-offs en championnat. Sans lui, ni Daniel Theis, Monaco a coulé. Et, même s'il lui reste deux ans de contrat, il n'est pas certain que son avenir s'inscrive encore sur le Rocher.
Celui de son entraîneur, Vassilis Spanoulis, non plus. Sous contrat jusqu'en 2026, il va désormais se consacrer à l'équipe nationale grecque, dont il est le sélectionneur et qu'il conduira à l'Euro (27 août-14 septembre). Pas idéal pour préparer la saison à venir.
Mais la cote de Spanoulis, qui a tout de même mené Monaco jusqu'à sa première finale d'Euroligue, reste élevée. Et s'il poursuit en Principauté alors que certains médias grecs rêvent de le voir revenir à l'Olympiakos, il voudra le faire avec James.
Jeudi, mené 2-0, il avait annoncé la couleur. "On a choqué tout le monde, on a été si proche de gagner l'Euroligue. On doit construire là-dessus, pas détruire l'équipe. Faire cela est irréel."
Avenir incertain
Malgré un sursaut lors des trois derniers matches de la finale, Monaco ne s'est pas remis de sa défaite en finale d'Euroligue et n'a pu compter sur son banc pour insuffler du sang neuf après la désillusion.
Son effectif est trop juste, la faute à un recrutement raté, une fois n'est pas coutume, par le manager général Oleksiy Yefimov.
Le Turc Furkan Korkmaz, arrivé en grande pompe après sept saisons en NBA, n'a disputé que sept matches avant d'être coupé en décembre, car trop souvent blessé et peu impliqué.
Jordan Loyd a lui été rappelé pour pallier les problèmes de genou de Nick Calathès, auteur d'une saison calamiteuse, mais a été cantonné à un rôle d'appoint jusqu'à cette finale.
Donta Hall n'a été remplacé par Theis qu'en février, alors que la fougue de John Brown, meilleur défenseur du championnat la saison dernière, a manqué et n'a pas été compensée par Georgios Papagiannis. Le Grec ne figurait même pas sur la feuille de match mardi, comme dimanche lors du match 4.
Bancale l'été dernier, l'ASM a vécu un début de saison compliqué, fatal à l'entraîneur Sasa Obradovic remplacé fin novembre par Spanoulis. Adoubé par James, le Grec a mis le collectif au centre de son management, parfois dur à l'encontre de l'équipe, tancée devant la presse.
Il l'a donc menée à sa première finale d'Euroligue mais n'a pas su trouver les ressorts pour la relancer ensuite. Sera-t-il encore là après un été qui s'annonce mouvementé ?