C'est en 2022 que Monaco a débarqué en Euroleague, conséquence d'une victoire en Eurocup la saison précédente. Depuis cette arrivée au plus haut niveau, la Roca Team a, sans aucune exception, disputé tous les ans les quarts de finale, et à chaque fois, la série est allée jusqu'au match 5.
Pour la découverte en 2022, les Monégasques sont passés proches d'un exploit, à savoir aller gagner ce fameux match décisif dans l'antre de l'Olympiakos. Une défaite mise alors sur le compte de l'inexpérience, logique puisque ce groupe découvrait le haut niveau. Preuve en a été faite l'année suivante, puisque malgré une série compliquée, la Roca Team avait réussi à mettre à terre un géant européen, le Maccabi Tel-Aviv, dans sa propre salle.
Finalement, le véritable échec, il a eu lieu voilà 12 mois. Alors que Monaco avait réalisé une énorme performance pour gagner le match 4 sur le parquet du Fenerbahçe et se donner une chance de conclure à la maison, tout est tombé en lambeaux sur une fin de match intense qui verra Nick Calathes crucifier sa future équipe.
On peut directement évacuer le dossier du meneur grec, tant entre blessures et méforme, sa venue est un effroyable fail jusqu'ici. Le problème, c'est que cela fait suite à la venue de Kemba Walker, annoncée en grandes pompes, et qui n'a eu absolument aucun impact lors de son passage. Deux naufrages, deux recrues extrêmement couteuses qui sont des échecs retentissants.
Et c'est bien là que débute l'interrogation. Depuis que Monaco a pris une nouvelle dimension (où à cause de la nouvelle dimension en question), beaucoup d'argent a été investi. Et cela a notamment débouché sur des irrégularités financières menant au retrait d'une victoire en BetClic Élite en début de saison. Une affaire qui avait fait du bruit, tant la masse salariale de Monaco écrase celles de toutes les autres équipes françaises (près de 15 millions quand Paris dépasse à peine les 5).
Problème, quand on investit, on attend un retour. Et depuis quatre ans, Alexey Fedorychev et Fedcominvest n'ont pas lésiné sur les moyens. Tout ce qu'ils ont à montrer jusqu'ici, c'est certes deux titres nationaux, mais en ce qui concerne l'Euroleague, c'est une apparition au Final Four en 2023 donc... durant laquelle la Roca Team avait explosé en demi-finale contre l'Olympiakos, encaissant un célèbre 27-2 dans le troisième quart qui avait anéanti ses espoirs.
La qualification est donc quasiment obligatoire ce soir. Trois éliminations en quatre ans au match 5, cela ferait franchement désordre. Surtout au vu des investissements consentis. Outre Calathes, Georgios Papagiannis puis Daniel Theis, à peine parti de NBA, sont venus renforcer un effectif déjà dense et profond. Mais cela n'a pas gommé le défaut principal de cette équipe : l'irrégularité.
On pensait ce défaut gommé après deux premiers matchs à la maison impeccablement maîtrisés. Les deux rencontres en Catalogne sont venues infirmer cet état de fait. Car il y avait la place, notamment au game 4, mais un affreux 7/32 à trois points a condamné les espoirs monégasques. Et jeté le trouble sur le game 5, un match souvent à la vie à la mort. Et le duo américain de Barcelone Jabari Parker - Kevin Punter offre certaines garanties dans le money time.
Il n'y a aucune rumeur de désengagement, ou même de réduction de la voilure. Parce que ce n'est pas le genre de pression dont veut un club avant le match le plus important de la saison. Mais si défaite il y avait, elle pourrait marquer une réelle fin de cycle. Monaco connaît la situation, a été des deux côtés du miroir, et a donc toutes les cartes en mains. Mais gare à la chute en cas de ratage...