Perdre à l'EuroBasket, pourquoi pas. Perdre en 8e de finale de l'EuroBasket, passe encore. Mais perdre contre la Géorgie en 8e de finale de l'EuroBasket, c'est un échec majuscule pour l'Équipe de France hommes de basket.
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Le problème, c'est que c'est le deuxième échec majuscule pour les Bleus, après le naufrage intégral de la Coupe du monde 2023, quand ils étaient sortis au bout de deux matchs. Entre les deux ? Une médaille d'argent olympique après avoir fait trembler Team USA en finale.
Le moment de regarder la réalité en face : les JO étaient l'exception, non la règle. Il suffit de l'absence de quelques joueurs majeurs pour que l'Équipe de France soit désagrégée. Le dénominateur commun ? Victor Wembanyama, qui, depuis qu'il avait annoncé vouloir ramener la France sur le toit du monde, a zappé deux des trois compétitions au programme. On pourrait accuser les cadres de ne pas venir quand les Luka Dončić, Nikola Jokić et autres sont présents, mais ce serait faire mentir les déclarations comme quoi la France a le meilleur réservoir d'Europe.
Quatre joueurs NBA, le reste pour la plupart dans les plus grands clubs d'Euroleague. Sur le papier, un alliage parfait. Sur le terrain, une équipe qui semble dépourvue de Q.I Basket. Une stat simple pour illustrer cet état de fait : l'Équipe de France a shooté à 55/193 à trois points sur l'ensemble de la compétition.
Il n'y a eu aucun match où les Bleus ont shooté à 40% derrière l'arc : comment est-ce possible ? Cette stat a atteint son paroxysme contre les Géorgiens, quand les Français ont tout simplement plus tiré à trois points qu'à deux (36-35). Pour six tirs rentrés seulement. À quel moment personne sur le terrain ne veut changer de stratégie ?
C'est malheureusement le mal moderne du basket : quand on pose un système et qu'on n'arrive pas à l'exécuter, reste la solution de prendre un trois points, bien placé ou non. Et fatalement, ça rentre rarement. Un manque de réflexion et d'adaptation confondant pour une équipe censée faire partie du gratin. Mais c'est ce qu'est devenu le basket sous l'influence de la NBA : trois points, c'est plus que deux points.
L'Équipe de France a choisi de vivre et de mourir via cet adage. Et hier, elle est morte une nouvelle fois. "C’est un échec qu’il faudra assumer" a déclaré après coup Frédéric Fauthoux, qui a bien entendu sa part de responsabilité. Mais les premiers coupables, ce sont les joueurs, qui ont trop de talent pour se comporter comme des éléments de seconde zone. En espérant que la prochaine fois, cette équipe n'en ait pas que le nom...