Après la Finlande ce samedi, vainqueuse de la Serbie (92-86), c'est la Géorgie qui a choqué tout le monde à son tour en éliminant l'équipe de France en 8ᵉˢ de finale de l'EuroBasket (80-70). Une victoire totalement méritée pour les hommes d'Aleksandar Džikić, qui sont parvenus à maîtriser les Bleus et contrôler leur avance durant l'entièreté de la rencontre, jusqu'à porter le coup fatal dans les deux dernières minutes du match.
Pour la France, le choc est forcément énorme, et ce, même si seulement cinq joueurs de la finale olympique étaient présents dans le groupe. On savait cette équipe jeune, mais on ne s'imaginait pas à un tel scénario face à une sélection qui avait connu une préparation compliquée avant l'Euro. Alors certes, il fallait se méfier de celle qui était parvenue à faire chuter l'Espagne, mais réaliser un 6/33 à 3 points après 40 minutes n'est forcément pas anodin.
On savait donc que la rencontre pouvait être difficile et également très physique, c'est ce que la Géorgie va montrer lors du premier quart-temps, notamment portée par un Tornike Shengelia (24 points, 8 rebonds) en pleine bourre durant les premières minutes. Le futur joueur du Barça se montre adroit sous la raquette, à mi-distance et à trois points, et permet aux siens de prendre rapidement un bel avantage de 7 points (16-9).
Avec lui, c'est Kamar Baldwin (24 points, 4 rebonds), en bon lieutenant, qui inscrit aussi ses paniers pour permettre à la Géorgie de mener 26-22 avant le début du deuxième quart. Heureusement pour la France, Guerschon Yabusele (12 points, 3 rebonds) est bel et bien présent dans les premières minutes, permettant à sa sélection de rester au contact, à deux possessions. Les Français s'endurcissent et recollent rapidement avec deux paniers de suite dès l'entame du deuxième quart-temps (26-26). Mais la Géorgie se remet la tête à l'endroit, surtout grâce à Sandro Mamukelashvili (14 points, 11 rebonds) et un excellent trois points pour se positionner à nouveau à +7 (33-26).
La France y croit, avant de sombrer face à Shengelia
Une avance qui restera un bon moment à +4, car les Bleus galèrent au shoot, que ce soit derrière la ligne, comme à mi-distance, enchaînant les parpaings sur l'arceau. Néanmoins, en défense, ça tient la route pour la France, qui parvient à faire passer un sale quart d'heure aux Géorgiens. À l'orgueil, les hommes de Frédéric Fauthoux parviennent à recoller, avant de prendre l'avantage pour la première fois du match (35-33). Mais Baldwin décide alors de remettre la main à la pâte, offrant un +3 aux siens, avant de voir son équipe rentrer au vestiaire avec une avance d'un point (38-37).
À la reprise, les Bleus entrent avec des intentions bien différentes. La raison ? Un changement stratégique de la part du sélectionneur : Sylvain Francisco prend la place de Theo Maledon - 0 points en 1MT - dans le but de dynamiter la défense géorgienne. Et ça fonctionne… le temps de surprendre l'adversaire et que celui-ci se recentre. On vient à penser qu'un tournant se produit quand Shengelia, qui n'avait pas raté un tir en première mi-temps, manque son premier lancer franc. Mais c'était tout simplement anecdotique.
Mamukelashvili, encore lui, à trois points, va redonner l'avantage à la Géorgie, qui était menée 44-40. Les Géorgiens entrent à nouveau dans les têtes des Français, notamment en défense. C'est un match bien rude, bien à l'ancienne, à base de contacts et de lutte aux rebonds.
Avec cette stratégie, l'adversaire reprend la main sur le match. Chaque porteur de balle est pris par deux ou trois joueurs et les Bleus perdent énormément de possession. Logiquement, le trio Baldwin-Shengelia-Mamukelashvili permet à la Géorgie de mener 58-54 à la fin du 3e quart-temps, avant d'appuyer sur l'accélérateur. Car oui, rien ne va changer dans le début du 4e. La Géorgie mène jusqu'à +9, avant de se heurter à des Bleus déterminés à revenir. Fauthoux aligne alors Francisco, Maledon, Yabusele, Okobo et Jaiteh pour tenter l'impossible et va se permettre le droit d'y croire quelques secondes.
Avec ces cinq garçons, les Bleus remontent, petit à petit, jusqu'à égaliser à trois minutes de la fin, 68-68. Problème, même quand elle est dans le dur, la Géorgie parvient à se relever, et ce, toujours grâce au même joueur : Tornike Shengelia. L'homme de la rencontre envoie un trois points dévastateur, permettant aux Géorgiens de souffler et de maîtriser les dernières minutes, jusqu'à l'emporter 80-70. Le chemin des Bleus s'arrête donc en 8es de finale et c'est forcément une cruelle désillusion.