Jusqu'ici, le parcours de l'équipe de France femmes à l'EuroBasket était net et sans bavures. Quatre matchs, quatre victoires sans trembler, une démonstration contre la Lituanie en quarts : les Bleues avaient déroulé leur basket pour rejoindre le dernier carré. Sur la route de la finale, elles retrouvaient l'Espagne, pour un grand classique du basket européen, même si les deux équipes ne s'étaient plus croisées depuis 2021.
Conscientes de la réussite française au tir depuis le début de la compétition, les Espagnoles imposaient une défense stricte en début de rencontre. D'où une entame serrée, les Bleues insistant plutôt en pénétration, avec une réussite aléatoire. Comme souvent, Valériane Ayayi était le catalyseur de l'attaque tricolore, mais aussi de la défense avec deux interceptions précoces. Néanmoins, les Bleues avaient du mal à contrer Awa Fam dans la raquette, et après 10 minutes, le score était logiquement de parité (18-18).
C'est Leïla Lacan qui prenait le relais en attaque en début de deuxième quart, contribuant à créer un premier écart. Mariem Badiane apportait son écot, mais c'est surtout défensivement que les Bleues faisaient un énorme travail. Après un temps-mort salvateur, les Espagnoles parvenaient néanmoins à redresser le tir, mais l'énergie incroyable dépensée par Valériane Ayayi portait tout de même ses fruits, puisqu'à la pause, les Bleues avaient le match en mains (38-31).
Rien n'était toutefois terminé, et Awa Fam était toujours un problème dans la peinture. Néanmoins, l'adresse revenait un peu pour les Bleues, qui prenaient pour la première fois dix points d'avance. Mais la sélection de shoots laissait à désirer, et les Espagnoles s'accrochaient dans la foulée de l'éternelle Alba Torrens, grignotant leur retard. Les Françaises tombaient subitement en panne d'essence, et finissaient par perdre leur avantage, courant après le score à dix minutes du terme (46-49).
La fin de match s'annonçait donc sous une énorme pression. Mais les Bleues semblaient avoir perdu leur latin, et manquaient cruellement de solutions offensives. Les shoots ne rentraient plus, les Françaises forçaient derrière l'arc, alors que défensivement, elles avaient redressé le tir. Mais elles s'accrochaient, attaquaient à nouveau la peinture, avec une réussite variable, alors qu'elles dominaient au rebond offensif. À deux minutes 30 du terme, un trois points monstrueux d'Elena Buenavida redonnait cinq points d'avance à l'Espagne.
Le temps-mort galvanisait les Bleues, et un shoot monumental d'une Romane Bernies jusque-là discrète remettait la France devant, pour quelques secondes. La fin de match était une guerre de tranchées, plus rien ne rentrait, et deux lancers d'Alba Torrens donnaient trois points d'avance aux Espagnoles à 16 secondes du terme. Les Bleues rataient leur trois points, obtenaient une faute, Bernies rentrait un lancer, ratait le deuxième exprès, Iliana Rupert obtenait une faute à 8 dixièmes du terme, rentrait le premier lancer... et ratait le second. Dramatique. Défaite 64-65, conclusion décevante, les Bleues joueront pour le bronze, mais il y avait la place...