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Fragilisée par les absences, l'équipe de France femmes de basket peut-elle gagner l'Euro ?

Iliana Rupert et Valériane Ayayi en fers de lance.
Iliana Rupert et Valériane Ayayi en fers de lance.Ann-Dee Lamour/DPPI via AFP
Sevrée de titre depuis 15 ans, l'équipe de France femmes de basket repart à la chasse au titre lors du Championnat d'Europe. Mais avec les nombreuses cadres absentes, difficile de dire si la nouvelle génération a les épaules pour le challenge.

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En 2023, l'équipe de France femmes de basket a interrompu une série de cinq défaites d'affilée en finale du Championnat d'Europe. Mais pas de la façon dont elle le souhaitait. Après une défaite décevante contre la Belgique, future championne, en demi-finale, les Bleus se sont remobilisées pour aller chercher le bronze, mais sur fond de climat délétère. 

En cause notamment, l'absence de Marine Johannès, non sélectionnée pour la compétition parce qu'elle devait effectuer un aller-retour aux États-Unis pour signer son contrat en WNBA. La Fédération s'était privée volontairement d'une de ses meilleures joueuses, un choix qui lui est forcément revenu dans la figure vu le résultat final, malgré les supplications du président qui niait une sanction une fois la compétition terminée. 

Deux ans et une médaille d'argent olympique plus tard, les Bleues, qui sont passées à un point de faire tomber les ogresses américaines en finale à Paris, devraient être les favorites désignées pour ce Championnat d'Europe. Mais il y a un "mais", et il est de taille : les cadres de l'équipe sont pour la plupart hors circuit. 

Elles ne seront que six des 12 vice-championnes olympiques présentes sur cette édition. Toujours pas de Marine Johannès, ni de Gabby Williams ou de Dominique Malonga, trois joueuses pour qui les sirènes de la WNBA sont trop fortes. Pas de Marine Fauthoux, blessée, alors que Sarah Michel Boury a pris sa retraite et qu'Alexia Chery attend un heureux évènement : 50% de l'équipe reste sur le carreau. 

Certes, il reste du talent, de la jeunesse, de l'expérience, de quoi constituer un cinq de départ de très bonne facture avec les 12 joueuses retenues. 

Mais cette génération actuelle, une des meilleures que la France ait connu, n'a pour l'instant rien gagné. Et tant que les USA restent les USA, les chances de triompher aux Championnats du monde ou aux Jeux Olympiques restent mesurées. Le Championnat d'Europe reste la voie la plus "commode" pour aller chercher un trophée : n'aurait-il pas mieux valu tout envoyer sur cette édition quitte à négliger le Mondial l'an prochain ? 

On peut arguer que la majorité des sélections sont touchées par des absences de marque. Satou Sabally pour l'Allemagne, Maite Cazorla ou Megan Gustafson pour l'Espagne, finaliste en titre. Problème, la Belgique, battue de peu par les Bleues en demi-finale olympique, arrive avec un effectif complet, renforcé par Julie Allemand, absente à Paris, et menée bien entendu par la meilleure joueuse européenne, Emma Meessemann

Certes, les Bleues ne devraient pas croiser la route des Belgian Cats avant la finale. Mais cela jette un doute réel sur les chances de succès. L'équipe de France est capable de tout, et c'est toujours un atout dans les grandes compétitions. Néanmoins, la défaite contre ces mêmes Belges en match de préparation n'a guère rassuré.

De peu certes, mais il manquait beaucoup de monde chez les Belges. Il existe des possibilités réelles d'amélioration, comme corriger une adresse apocalyptique aux lancers francs par exemple, ou faire mieux - cela ne devrait pas être compliqué - que les 28 pertes de balle durant ce match. Mais le temps commence à manquer pour cela. 

Une poule abordable, avec toutefois un premier match piège contre la Turquie. La grande bataille devrait démarrer en quarts. Mais on reste sceptique sur les chances de cette équipe finalement engagée dans une semi-reconstruction non souhaitée. Pourtant, et alors que les Bleues sont plus en vogue que jamais en WNBA, que Villeneuve-d'Ascq a remporté l'EuroCup et que Valériane Ayayi a été incroyable dans la quête du titre de Prague en Euroleague, on pourrait bien encore passer à côté d'une chance de titre...