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Lundi Olympique #11 : Le badminton français veut déjà battre son record aux Championnats d'Europe

Alex Lanier en chef de meute.
Alex Lanier en chef de meute.©Jnanesh SALIAN - Badmintonphoto / Flashscore
Tous les lundis, focus sur un athlète, une équipe de France ou une compétition en rapport avec les Jeux Olympiques en vue de Milan - Cortina 2026 et Los Angeles 2028. À la veille du début des Championnats d'Europe, les Bleus du badminton, qui ont enfin ouvert leur palmarès l'an dernier, peuvent déjà envisager de faire mieux.

Incroyable mais vrai, le badminton français n'avait jamais remporté la moindre médaille d'or aux Championnats d'Europe jusqu'à l'an dernier. Et puis, le compteur s'est ouvert d'un coup, et en double. Thom Gicquel et Delphine Delrue en double mixte, Margot Lambert et Anne Tran en double dames, sans compter la finale de Toma Junior Popov en simple : une édition historique. 

12 mois plus tard, il faut remettre ça, mais cette fois dans un autre cadre : au Danemark, la nation phare depuis toujours du badminton en Europe. Un défi autrement plus grand ? Pas nécessairement, la dernière édition ici même en 2017 n'ayant pas donné lieu à la razzia attendue des Scandinaves, avec "seulement" deux titres sur 5 (les Danois n'ont pas fait mieux depuis).

Mais revenons aux Bleus, pour qui cette édition 2024 semble avoir déclenché quelque chose. Pas pendant les Jeux Olympiques, la densité étant trop forte en face, mais désormais, sur le circuit mondial, la France fait de plus en plus peur. Et cette peur porte un nom : Alex Lanier

La stupéfaction était totale en fin d'été dernier quand le jeune Français, peu connu, pas supposé être le fer de lance du badminton français, a écrit l'histoire. Lors de l'Open du Japon, tournoi de niveau Super 750 (équivalent Masters 1000 pour les amateurs de tennis), il est arrivé par surprise, a tout dévasté sur son passage pour aller s'offrir tout simplement le plus grand titre du badminton français. 

Mais il ne s'est pas arrêté là. Des victoires sur des cadors (dont... le champion d'Europe, Anders Antonsen), une demie en Super 1000 (l'équivalent d'un Grand Chelem donc), un nouveau titre à l'Orléans Masters, et le voilà devenu le premier Français dans le Top 10 mondial en simple (seule Pi Hongyan avait réalisé cette performance chez les femmes). Avec Toma Junior Popov Top 20 et Christo Popov Top 30, la France peut légitimement viser grand en simple. L'an dernier, l'aîné de la fratrie avait fait tomber le futur double champion olympique Viktor Axelsen en demi-finale. Le cadet, lui, vient d'aller jusqu'en finale de l'Open de Suisse.

Loin de nous l'idée de dénigrer les deux sacres en double, mais un titre en simple ferait basculer le badminton français dans une nouvelle dimension. Pourtant, le double mixte Thom Gicquel - Delphine Delrue reste indubitablement la meilleure carte tricolore. Ce sont eux qui ont eu l'honneur de devenir "à jamais les premiers" l'an dernier. Après de nombreuses désillusions (trois médailles européennes avant de toucher le Graal), le mental est une composante importante de leur badminton, et leur finale en Super 750 à l'Open d'Inde en sortant les n°3 mondiaux plaide en leur faveur. 

Margot Lambert, elle, ne peut plus compter sur Anne Tran, mais sur Camille Pognante, un grand espoir de la discipline. Pour le reste de la délégation, cela s'annonce compliqué ; cependant, la France a plusieurs cartes maîtresses en main pour aller au moins égaler sa performance de 2024. Et s'installer pour de bon dans le gotha européen ?

La sélection française

Simple hommes : Alex Lanier, Toma Junior Popov, Christo Popov

Simple femmes : Xuefei Qi, Anna Tatranova, Léonice Huet

Double hommes : Toma Junior Popov + Christo Popov, Maël Cattoen + Lucas Renoir, Éloi Adam + Léo Rossi

Double femmes : Margot Lambert + Camille Pognante, Téa Margueritte + Flavia Vallet

Double mixte : Thom Gicquel + Delphine Delrue, Julien Maio + Léo Palermo