Ce sont deux monuments du football français tombés en Ligue 2 et qui, à la mi-saison, voient déjà poindre une nouvelle saison à l'étage inférieur. Bordeaux reçoit Saint-Étienne au Matmut Atlantique et la confrontation fera forcément du dégât.
La venue d'Albert Riera n'a changé grand-chose au quotidien des Girondins. Les hautes ambitions du Catalan se sont heurtés au contexte délicat, fait de coupes budgétaires, d'un désamour du public et d'un effectif qui semble finalement plus taillé pour jouer le maintien que la montée.
Une nouvelle saison commence
Les Verts sont plus haut au classement, mais leur état inquiète. Cinq défaites de rang en championnat, une élimination en Coupe à domicile contre Nîmes, pensionnaire de National dans un état de décomposition avancé : l'ASSE est à 4 points de la dernière place de barragiste, 9 d'Angers, actuellement 2ᵉ. Laurent Batlles a été écarté et Olivier Dall'Oglio vient d'arriver.
En quête d'un poste depuis son éviction de Montpellier en début de saison 2022, "ODO" a évoqué sa fierté et le défi à relever lors de sa présentation officielle. Sa première mission sera de remobiliser son effectif, en cale sèche depuis le 30 octobre et une victoire à Geoffroy-Guichard contre Angers (2-0). "Je leur ai d’abord parlé d’état d’esprit, de ces valeurs qu’ils ont eues par moments et qu’il faut retrouver", a-t-il appuyé.
Il y a deux matches avant les fêtes de fin d'année et en cas de résultats positifs, la latitude pour travailler sera tout à fait différente, car Saint-Étienne rejouera à la mi-janvier : "on aura le temps de travailler de manière plus approfondie à la trêve. J’ai mes idées, il faudra y aller progressivement. On va d’abord s’atteler à retrouver de la confiance défensivement. Bien sûr, offensivement, il y a un travail à faire, notamment sur la profondeur. Il y a du travail à faire sur le mental, sur le terrain".
Vers un jeu prudent et équilibré ?
Gautier Larsonneur connaît bien Dall'Oglio qui a été son entraîneur à Brest. Revenu contre Guingamp avec une blessure à l'épaule, le gardien considère que l'arrivée du coach "rebat les cartes, tout le monde a des choses à prouver. Il a mis en place quelques principes rapidement, même si en trois jours c’est difficile".
Il y aura besoin de temps, notamment pour développer le plan de jeu, car l'ASSE joue mieux en laissant la possession à l'adversaire : "en France, actuellement, on est dans un football de transition. Avoir la possession, c’est bien, mais il ne faut pas s’exposer. Il y a des pertes de balle difficiles à gérer dont on a encore parlé. C’est un jeu d’équilibre et c’est difficile. Mais je pense qu’on peut se protéger un peu plus à la perte de balle. Ça demande plus d’intensité dans nos réactions et c’est ce que j’attends de voir".
Toujours en quête d'un nouveau propriétaire, situation qui perdure depuis plusieurs années, Saint-Étienne, à l'instar de Bordeaux, n'aura pas une autonomie très longue en termes financiers si la montée n'est pas effective en fin de saison. "L’année dernière, on a vécu des moments qui ressemblent à ceux vécus par Bordeaux en ce moment, a constaté Larsonneur. Aujourd'hui, chaque club a une situation différente. Ce match aurait pu être un match de haut de tableau, mais actuellement les deux équipes ont d’autres objectifs." Bien loin des ambitions affichées il y a encore quelques semaines.
