"Des millions de personnes venant du monde entier sont attendues ici, aux Etats-Unis (...), et elles méritent, quelle que soit leur nationalité, de pouvoir venir sans crainte d'être refoulées, détenues ou expulsées sans procédure régulière", a souligné Jamal Watkins, un dirigeant de l'importante organisation américaine de défense des droits civiques NAACP, lors d'une conférence de presse à Washington.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène son programme anti-immigration au pas de charge, à coups d'arrestations et d'expulsions brutales. Il a déployé des agents de la police de l'immigration (ICE) dans de nombreuses villes démocrates, comme Los Angeles et New York, qui accueilleront chacune huit rencontres du Mondial-2026 (11 juin-19 juillet).
"Ces raids incessants menés par ICE constituent une vraie menace pour la sécurité et la dignité de millions de personnes. Les politiques (de Donald Trump) mettent des communautés en danger et compromettent l'intégrité du tournoi", a lancé Jamil Dakwar, directeur du programme des droits humains de l'organisation ACLU.
Un rapport de l'ONG Human Rights Watch publié mercredi dévoile qu'un demandeur d'asile a été arrêté en juillet devant le MetLife Stadium, à proximité de New York, juste avant le coup d'envoi de la finale de la Coupe du monde des clubs, avant d'être expulsé. Au total, plus de 92 000 personnes ont été arrêtées par la police de l'immigration entre janvier et octobre, à proximité des villes hôtes de la prochaine Coupe du monde, selon ce rapport.
"La Fifa (Fédération internationale, ndlr) et les villes hôtes doivent donner des garanties pour que ni ICE, ni la Garde nationale ou une autre force fédérale ne soit présente aux (abords des) stades l'été prochain", a dit Jennifer Li, directrice de l'organisation Center for Community Health Innovation, en référence aux militaires envoyés cette année par Donald Trump dans des grandes villes démocrates pour y rétablir, selon lui, la sécurité.
"Si aucune mesure n'est prise aujourd'hui, la Fifa risque de devenir une chambre d'écho de l'autoritarisme", avertit Jamil Dakwar.
