"Les joueurs de tennis étant indépendants, c'est à eux que revient la décision de choisir qui ils embauchent, et ils le font en connaissant leurs responsabilités vis-à-vis du programme antidopage", a estimé Karen Moorhouse lors d'un entretien accordé à l'AFP en marge de l'annonce mercredi de mesures de soutien aux joueurs visés par des enquêtes de l'Itia.
Testé positif au clostebol (un anabolisant) en mars 2024, l'actuel N°2 mondial avait limogé son préparateur physique Umberto Ferrara et son physiothérapeute Giacomo Naldi après la révélation de ses contrôles positifs par l'Itia, en août 2024.
Sinner soutient en effet que la substance interdite a été introduite dans son organisme par Naldi lors d'un massage à l'aide d'un spray contenant du clostebol et appartenant à Ferrara.
Si l'origine accidentelle de la contamination a été reconnue par les autorités antidopage, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a tout de même infligé à l'Italien une suspension, négociée avec lui, de trois mois entre février et mai 2025, au titre de sa responsabilité envers son entourage.
Une fois cette suspension purgée, Sinner a annoncé fin juillet le retour d'Umberto Ferrara dans son équipe. Selon le communiqué publié alors par la société de management de l'Italien, "Umberto a joué un rôle important dans le développement de Jannik et son retour reflète un souci renouvelé de continuité et de performance au plus haut niveau".
Pas d'appel pour Hewitt
Pour Karen Moorhouse, "l'encadrement d'un joueur est tout à fait susceptible de connaître des infractions. Dans chaque affaire (de dopage, NDLR), nous cherchons systématiquement à savoir si un entraîneur ou tout autre membre de l'entourage (d'un joueur) est impliqué" dans la commission de l'infraction, explique-t-elle à l'AFP.
"Dans le cas particulier" de l'affaire Sinner, l'Itia a conclu que les membres de l'entourage de l'Italien n'avaient "enfreint aucune règle".
"Donc, de notre point de vue, il n'y a aucune restriction à ce qu'ils travaillent dans le milieu du tennis", a fait valoir la dirigeante de l'Itia.
Dans une affaire distincte, celle qui a valu à Lleyton Hewitt une suspension de deux semaines pour avoir bousculé un membre bénévole du personnel antidopage en novembre 2024, Karen Moorhouse a assuré à l'AFP que l'ex-N°1 mondial australien n'avait finalement pas fait appel de la sanction, infligée par un tribunal indépendant à la suite d'une enquête de l'Itia.
Condamné à une amende de 30 000 dollars australiens (environ 17 000 euros) en plus de sa suspension, l'actuel capitaine de l'équipe d'Australie de Coupe Davis avait pourtant assuré en septembre qu'il contesterait la décision.
"Je suis vraiment déçu par la décision de manière générale, mais aussi par l'ensemble du processus (...) et le manque d'informations qui ont été divulguées", avait réagi Hewitt.
L'Australien n'a cependant "jamais déposé d'appel" et le délai pour le faire est désormais dépassé, a affirmé Mme Moorhouse. Par conséquent, "la décision initiale reste d'application".