En espagnol, on dit "hacer piña" mais on doute que la langue de Cervantes ait la cote à Marseille en ce moment. "Faire ananas", se lier, faire front pour oublier les turpitudes récentes et se focaliser uniquement sur ce match contre l'Ajax avant d'aller au Parc des Princes dimanche soir.
À part convoquer l'envie et le côté "seul contre tous", sur quel ressort s'appuyer pour le duo Pancho Abardonado-David Friio ? La solution ne peut pas être tactique dans un tel moment. Il s'agit de rassurer un effectif brassé par les dernières heures et les recrues estivales doivent bien se demander ce qu'elles sont venues faire dans cette galère.
Pour autant, s'il faut y voir du positif, le fait de jouer à Amsterdam, loin du tumulte marseillais, constitue une respiration salutaire. C'est donc un OM en mode commando qui débutera son diptyque hors de ses bases. Deux déplacements pour deux matches de gala, contre l'Ajax puis contre le PSG.
En conférence de presse, Pancho Abardonado, membre du désormais ancien staff, a expliqué qu'il avait "rien vu arriver. À l’entrainement, je voyais des joueurs qui se donnent. Les joueurs n’ont pas triché, ont donné le maximum. Quand on touche à un club qu’on aime, ça fait du mal. Mais il faut passer outre et regarder l’avenir. Il faudra poser la question aux joueurs, vous le verrez demain soir. On fera passer des messages, David Friio et moi, ce sera aux joueurs de répondre sur le terrain. J’ai connu des crises en tant que joueur. Le club va en avoir d’autres, mais il faut qu’on réponde présent".
L'Ajax est aussi dans la tourmente
Malgré l'urgence, il avait déjà visionné des matches de l'adversaire prestigieux du soir mais qui n'est pas au mieux non plus et reste sur une défaite en championnat contre Twente (3-1) : "avec David Friio, on a vu beaucoup de vidéos de l’Ajax. Ils sont en crise, mais on ne s’occupe pas d’eux. On a beaucoup échangé hier soir par téléphone puis ce matin. On a des idées, vous les verrez demain sur le terrain. Les joueurs connaissent le contexte du club avant d’arriver, ils savent que ça peut arriver. Il faut qu’ils restent focus sur le match".
L'équipe néerlandaise n'a connu qu'une victoire depuis le retour de l'Eredivisie et a enchaîné les nuls avant la défaite de ce week-end. Elle entame par conséquent sa phase de groupes d'Europa Ligue avec incertitude et dans un climat semblable à celui dans lequel se trouve l'OM. Les supporters critiquent l'efficacité de Maurice Steijn aux rênes de l'effectif, et la politique de recrutement du directeur sportif, douteuse. Ce qui a été balayé par l'entraîneur de la formation en conférence de presse :"La seule chose que je pense sur le directeur sportif, c'est que ça ne nous aide pas sportivement, dans notre préparation. Il est actionnaire d'une société. Le plus important, c'est que les joueurs soient prêts pour demain. Tout cette histoire nous rend mal à l'aise. A nous de rester tranquilles".
Niveau jeu, l'Ajax a revu toutes les erreurs accumulées lors des quatre dernières journées pour espérer concurrencer Marseille. "J’ai trouvé que c’était trop fade et médiocre dans l’ensemble", a conclu Steijn, qui entend bien se rattraper comme il le peut ce jeudi soir. Trop fragile, le club continuera probablement d'évoluer en 4-2-3-1, mais sera ultra-vigilant concernant sa ligne défensive. Un travail sur sa création a également dû être amorcé pour aborder correctement le lancement de cette campagne européenne à travers le chaos.