Devant une salle qui sonnait creux (le Riyadh Season peut acheter les meilleurs combats mais pas l'amour du Noble Art sur ses terres...), Bruno Surace avait la lourde tâche de confirmer sa victoire de décembre contre Jaime Munguía, désormais passé dans l'écurie de Canelo Álvarez et entraîné par Eddy Reynoso.
Encouragé par des "Aux Armes" façon Vélodrome, le Marseillais a dominé le premier tiers du combat, principalement grâce à un excellent jeu de jambes et une droite dont se méfiait, à raison, un Munguía très sur la retenue et qui a commencé à lâcher ses coups à partir du 5e round. À la mi-combat, deux pointages était possible : celui du coeur (4-2 pour Brunello) et celui que l'on imaginait de la part des juges (4-2 pour Tatanka). En fait, Brunello faisait jeu égal et il aurait été devant au pointage avec une décision "maison".
Son art de l'esquive lui a notamment permis de parer les coups et de placer un bel uppercut du droit dans la 7e mais les ultimes secondes ont été en faveur du Mexicain, qui utilisait surtout les coups au corps pour destabiliser le Marseillais. Un indicateur de ce qui se passerait dans le dernier tiers.
Car après une première partie de combat à son avantage, Surace était en recul. Son coin lui a indiqué à l'annonce de la 10e que cela se jouait à un round pour le 3e juge et que tout restait possible. Mais après tout un long travail de sape, par exemple en tapant dans les bras et en cherchant à frapper le plus possible au corps (quitte à flirter plusieurs fois aves les coups bas), Munguía a pris la mesure du Marseillais, valeureux, parvenant à toucher son adversaire mais sans pouvoir le déborder et enclencher une séquence pleinement marquante.
Si Brunello a pu faire jeu égal dans les coups à la tête et au buste, c'est sous les coudes que cela s'est joué. Avoir le coach de Canelo dans son coin a vraiment aidé Munguía à ne pas se frustrer et à s'exposer. Les deux derniers rounds ont été en sa faveur. Par décision unanime, Munguía, sans briller, l'a emporté (116-112, 117-111, 117-111). Cette première défaite de Surace a néanmoins prouvé qu'il n'était pas là par hasard, d'autant qu'il a de nouveau affronté le Mexicain en super-moyens, lui qui était champion EBU Silver des moyens en 2023.
Aucun doute que le Marseillais s'est fait un nom et qu'on le reverra pour de grands combats dans un futur proche. La France s'est assurément trouvé une figure de proue qui mettra en lumière tous les grand(e)s combattant(e)s tricolores.