Atteindre les sommets épiques du match aller était impossible et, après une première période insipide, le pire était à craindre. Mais il est écrit que, cette saison, l'Olympico ne peut être autre chose qu'un match fou, à rebondissements multiples. Ce fut encore le cas et le score, identique à celui 22 septembre 2024, a de nouveau permis à l'OM de vaincre l'OL (3-2) et de mettre son rival à 10 longueurs.
L'ennui complet...
Après une entame où les deux blocs se sont faits face pour réduire les espaces, quoique le pressing lyonnais n'était pas particulièrement intense, ce qui n'était pas pour déranger les Phocéens. L'OM a néanmoins pris le contrôle du rythme du match, ce qui a provoqué une mauvaise relance de Lucas Perri, sans conséquences pour les Gones (13e), puis une frappe sans contrôle et sans précision de Mason Greenwood, installé au poste de numéro 9 au coup d'envoi pendant que Neal Maupay avait pris place sur le banc (14e).
L'OL a mis plus de 20 minutes à mettre le nez à la fenêtre, sur un coup franc consécutif à une faute de Derek Cornelius mais Corentin Tolisso n'a pu rabattre sa tête de la meilleure des manières (22e). Ce fut le seul ballon touché dans la surface adverse par les Gones au cours des 45 premières minutes.
Très souvent recherché sur son côté gauche, Quentin Merlin s'est avéré meilleur sur son centre que sur son tir en angle fermé en début de rencontre (11e) : son ballon a mis le feu dans la surface lyonnaise mais Amir Murillo n'a pu en profiter après une intervention approximative de Moussa Niakhaté (23e). Les Marseillais amplifiaient leur pression avec une frappe molle mais cadrée de Bilal Nadir (25e), la seule du premier acte.
Les approximations se sont succédé, l'OM a continué de s'acharner à centrer sur les défenseurs rhodaniens tandis que Rayan Cherki a gâché un coup franc rentrant (42e). Bref, de part et d'autre, c'est l'avant-goût de l'oreiller.
Alors au retour des vestiaires, les choses ont enfin pris un peu de vitesse. Murillo a sollicité Luis Henrique dont la déviation de l'extérieur a ouvert le champ des possibles à Nadir qui a finalement tiré tout droit sur Perri (47e). Dans la continuité, l'OL s'est projeté vers l'avant avec Alexandre Lacazette mais Ernest Nuamah était hors-jeu à la réception de la passe du Général (48e).
L'OM continuait de pousser, mais sans conviction, à l'image d'une frappe écrasée d'Adrien Rabiot ou d'une situation dans la surface que n'a pu faire fructifier Pierre-Emile Höjbjerg (52e).
... et le match est devenu fada
Et sur sa seule incursion un minimum construite, l'OL s'est faufilé à travers le chapelet de fautes marseillaises puis Cherki a offert un caviar à Corentin Tolisso qui a ajusté Gerónimo Rulli pour ouvrir le score (53e).
C'était le temps fort des Gones. Tolisso s'est retrouvé à deux reprises tout proche du doublé : d'abord, Rulli s'est interposé et Valentin Rongier a sauvé in extremis sur la reprise de Cherki qui traînait (54e), puis il a trop croisé son tir (55e). L'OM était dans le dur et il a fallu une belle envolée de Rulli pour sortir l'enroulée du gauche de Nuamah qui prenait la direction de la lucarne (60e).
Roberto de Zerbi a alors décidé de lancer Amine Gouiri à la place de Nadir. Bonne pioche. Sur sa première prise de balle côté gauche, le joueur formé à Lyon a vu sa frappe écrasée se transformer en passe décisive pour Greenwood qui a profité d'un plongeon de scaphandrier de Perri pour pousser au fond (61e).
Le match venait-il de basculer ? Sur une ouverture piquée de Greenwood, Pierre-Emile Höjbjerg a redressé le ballon de la tête pour trouver celle de Rabiot, auteur de son tout premier but au Vélodrome (64e).
En trois minutes, l'OM avait tout renversé... mais la VAR a remis l'OL dans le match. Dans la surface, sur un centre, Rabiot a touché le ballon du genou puis de la main. Suffisant pour désigner le point de penalty, au grand dam du Duc, incrédule. Lacazette a transformé, d'une frappe puissante sous la barre (72e).
On entrait dans le dernier round : l'OL a lâché le premier coup, avant que l'OM ne réplique. Cherki a repris un centre en retrait mais Leo Balerdi a fait rempart de son corps (76e). De l'autre côté du terrain, Greenwood a récupéré un centre trop long de Rabiot et, après un crochet, il a frappé fort du gauche et Perri a détourné en corner (77e). Après que Luis Henrique a trouvé Rabiot dans la verticalité, il n'en a pas manqué beaucoup à Höjbjerg pour couper au second poteau (80e). Sur un corner, à l'affût, Derek Cornelius s'est retrouvé seul à bout portant mais Perri s'est retrouvé sur la trajectoire (81e). Le gardien a de nouveau enfilé les habits de sauver pour boxer une frappe de Gouiri qui avait réussi son une-deux avec Rabiot (83e).
Mais à l'impossible nul n'est tenu. Tout juste entré en jeu, Pol Lirola a déposé un amour de centre au second poteau sur le pied droit de Luis Henrique qui a claqué une volée de l'intérieur du droit sous la transversale lyonnaise (85e).
Gouiri a eu un ballon pour tuer le match dans les arrêts de jeu mais son centre à destination d'Ulisses Garcia a été écarté par Clinton Mata (90e+1). Cela a lancé un nouveau temps fort marseillais, avec un centre de Rabiot qui a été proche de trouver Luis Henrique puis Gouiri qui vu son tir stoppé par Perri (90e+2).
Pas de 4e but donc, mais une victoire acquise au terme d'un nouveau match ambivalent de l'OM, avec une mi-temps jouée sur deux. Comme à l'aller, l'OL tombe 3-2 et les débuts de Paulo Fonseca sont assombris par ce revers lors d'un Olympico dont la deuxième période a fait oublier l'apathie générale de la première.