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À Charléty, Faith Kipyegon échoue à courir le mile en moins de quatre minutes

Faith Kipyegon
Faith KipyegonEMMA DA SILVA / AFP
La Kényane Faith Kipyegon a échoué jeudi dans son défi de devenir la première femme à briser la barrière des quatre minutes au mile (1609m), en terminant une course non-officielle à Charléty en 4'06''42.

Reine incontestée du demi-fond, triple championne olympique et du monde du 1.500 mètres et détentrice du record du monde du 1500m(3'49''04) et du mile (4'07''64), Faith Kipyegon s'était lancé un défi immense - que beaucoup d'observateurs considéraient impossible - en voulant devenir la première femme à passer sous les quatre minutes au mile, barrière mythique de l'athlétisme brisée pour la première fois en 1954 par l'Anglais Roger Bannister.

Mais jeudi soir, malgré tout le soutien technologique de Nike, son sponsor de longue date qui a fait du projet "Breaking 4" une véritable opération de communication, il n'y a pas eu de miracle et Kipyegon n'a rien pu faire face au chrono.

Chaussures à pointes dernier cri aux pieds, brassière et combinaison pensées pour être les plus aérodynamiques possible sur les épaules, Kipyegon s'est élancée sous une météo clémente à 20h05 sur la piste du stade Charléty, théâtre de deux de ses records du monde (5000m en 2023 et 1500m en 2024).

Aidée par treize lièvres de luxe (onze hommes et deux femmes), dont le double médaillé Grant Fisher et les Britanniques Georgia Bell et Jemma Reekie, la championne kényane a été sur le rythme de l'exploit pendant environ 1.000 mètres avant de progressivement lâcher du terrain sur la "wavelight" qui indiquait l'allure à suivre.

Elle a finalement coupé la ligne d'arrivée en 4'06''42, soit un peu plus d'une seconde de moins que son propre record du monde de la distance. Son chrono du jour ne sera toutefois pas homologué puisqu'elle courrait dans une course non officielle.

"Ce n'était pas facile, comme je l'avais dit avant, mais je voulais montrer au monde que tout est possible si on ose essayer", a-t-elle affirmé dans une conférence de presse après la course, reprenant certains éléments de langage de son sponsor.

Applaudie par les quelque 5000 spectateurs présents au stade Charléty - dont de nombreux influenceurs invités pour l'occasion -, Kipyegon a également été félicitée en personne par son ami et partenaire d'entraînement Eliud Kipchoge, légende de l'athlétisme devenu le premier homme sous les deux heures au marathon lors d'un évènement similaire en 2019 (1h59'40'', performance non homologuée).

"Je suis si fière d'avoir essayé. Et je pense à mon ami Eliud (Kipchoge). La première fois qu'il a essayé de passer sous les deux heures (en 2017), il a échoué, mais il a réussi la seconde fois (en 2019)", a rappelé Kipyegon.

"Aujourd'hui, c'était un premier essai et j'espère que la prochaine fois, ça passera", a ajouté la Kényane de 31 ans.

Si la course à Charléty était son "principal objectif" de l'année, elle va désormais se préparer pour les Championnats du monde de Tokyo en septembre, où elle espère conserver ses titres sur 1500m et 5000m.