Après les agressions de Moffi et Boga, le silence assourdissant des joueurs de Ligue 1

Terem Moffi et Jérémie Boga
Terem Moffi et Jérémie BogaČTK / imago sportfotodienst / Norbert Scanella

Ni les instances ni les joueurs de Ligue 1 n'ont pris la mesure des agressions subies par Terem Moffi et Jérémie Boga. Accablant et déplorable.

Terem Moffi et Jérémie Boga ont été agressés par des ultras de la Populaire Sud, sans que cela n'émeuve outre mesure la Ligue, la FFF, l'UNFP, leur propre club et, pire que tout, leurs collègues. Que leurs coéquipiers hésitent à monter au créneau, cela peut s'entendre. Mais les autres ? Aucune compassion, aucun message de soutien ou de solidarité pour les deux Niçois.

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Pourtant, tous les joueurs ont été confrontés dans leur carrière au courroux de supporters persuadés que leur club leur appartient plus qu'au propriétaire. Mais s'ils sont garants de l'identité, ils ne peuvent pas se substituer aux décideurs, d'autant plus s'ils s'en prennent à l'intégrité des joueurs. 

Dimanche soir, un cap a de nouveau été franchi. Coups au visage, au thorax, dans l'entrejambe. Une semaine d'ITT pour Moffi, 5 jours pour Boga. Que faut-il de plus pour tirer la sonnette d'alarme ? 

Le communiqué du Gym n'a pas été des plus tranchants. Celui de l'UNFP a été publié lundi à exactement... 21h57. Celui de la LFP a été publié seulement mardi dans la matinée. Quant à la ministre des sports, Marina Ferrari, elle a tweeté ce mardi peu avant midi. En quelques lignes à peine, tous reprennent peu ou prou la même dialectique : soutien, condamnation, éventuelle constitution de partie civile et... rien d'autre. Comme d'habitude en somme.

Mais ce qui est encore plus choquant que d'habitude, c'est l'absence de solidarité des joueurs professionnels. Où sont-ils ? Personne n'est monté au créneau pour exiger des explications et appliquer un droit de retrait comme cela se fait dans d'autres corporations. Les réseaux sociaux pourraient avoir un autre intérêt que de publier des posts aux formules creuses agrémentées de liens publicitaires. Mais dans la culture du nombrilisme même dans un sport collectif, l'empathie est absente, tout comme la capacité à se mettre à la place de deux collègues qui, pour certains, sont même d'anciens coéquipiers. Car ce qui est arrivé à Moffi et Boga pourrait arriver à d'autres, surtout vu l'inanité des instances. Ce n'est qu'une question de temps pour la situation n'empire. 

En somme, une seule question prédomine : qu'attendez-vous pour enfin tous réagir ?