Les JO ont "fortement pesé" dans son choix de continuer sa carrière, a expliqué à l'AFP le triple médaillé olympique et vainqueur du classement général de la Coupe du monde en 2021, en stage cette semaine à Copper Mountain (Colorado, Etats-Unis), où il disputera sa prochaine course le 27 novembre.
Comment s'est passé votre retour à Sölden fin octobre (18e du géant) ?
"On a eu des conditions difficiles avec la météo, de la neige, du brouillard, une visibilité très mauvaise et, en plus de ça, de la glace. Ce ne sont pas des conditions qu'on souhaite quand on revient de blessure. Pour autant, il y a eu des très belles choses sur cette course, ça m'a donné un bon point de repère".
Après deux graves blessures aux deux genoux, avez-vous encore des douleurs ?
"Non, on peut dire que tout va très bien, je n'ai plus de douleurs, plus les genoux qui gonflent. C'est enfin derrière moi, ça aura pris plus d'un an et demi au total".
Vous tombiez très peu dans votre première partie de carrière. Votre rapport à la blessure a-t-il évolué ?
"Le rapport à la blessure évolue forcément après une grave blessure qui nécessite une opération. On apprend ce que ça veut dire, une longue rééducation, énormément de moments douloureux, un genou qui réagit sans cesse, pour lequel on doit trouver l'équilibre entre s'entraîner mais pas trop. La deuxième blessure début 2025 (fracture du plateau tibial et lésion au ménisque droit à Kitzbühel, ndlr), c'est certainement parce que quand je suis revenu après ma première blessure, je n'étais pas encore totalement prêt".
Vous aviez ce nouveau projet d'être performant en descente en plus de deux autres disciplines, qui est désormais abandonné au profit du seul géant...
"C'est le bon choix. Je savais pertinemment que je n'allais pas encore faire beaucoup de saisons, et j'avais la perspective des Jeux olympiques (...) mais avec un laps de temps très court. Ça me semblait extrêmement logique de ne pas perdre du temps à essayer dans plusieurs disciplines".
En 2023 vous parliez de "deuxième carrière", c'est désormais une troisième qui débute...
"Ça va être différent, je commence à le sentir aujourd'hui au niveau du calendrier. Je disputais entre 30 et 35 courses par saison, désormais ce sera à peine 11 ou 12, ça me laisse plus de temps pour m'entraîner, mais c'est aussi un peu déroutant, ça fait un calendrier un peu plus ennuyeux".
Quelle est votre feuille de route jusqu'aux Jeux ?
"Je suis conscient de tout le travail que je dois faire et qu'il reste très peu de temps, deux mois et demi pour monter en intensité. Chaque course va être importante pour savoir où j'en suis et me confronter aux meilleurs. Je ne sais pas si j'arriverai à imbriquer à nouveau tout ce qu'il faut aussi vite pour pouvoir prétendre à une médaille".
Vous semblez toujours concentré à 100% sur la performance, pas vraiment prêt à une fin de carrière plus tranquille...
"Ça a été un long questionnement quand je me suis de nouveau blessé à Kitzbühel. Est-ce que je veux revenir, et pourquoi ? Ça ne m'intéressait pas de revenir juste pour être là. Ma motivation, concrète, c'était vraiment la performance avant tout (...) et les JO ont pesé fortement dans la balance, d'autant plus parce qu'ils sont en Europe après trois éditions en Asie (Sotchi-2014, Pyeongchang-2018 et Pékin-2022)".
Que vous inspire la piste olympique de Bormio ?
"C'est une piste mythique, surtout pour la descente. Pour le géant, ce sera difficile, surtout par sa longueur, avec des manches qui pourraient dépasser les 1 min 20".
Vous avez évoqué encore une ou deux saisons avant d'arrêter, quand choisirez-vous ?
"En cours de saison probablement, selon comment les choses évoluent et comment je me sens. Si je continue, ce sera peut-être pour aller aux Championnats du monde (en 2027 à Crans-Montana, Suisse, ndlr) et arrêter là-bas".
