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Alexandre Oukidja, capitaine de route du FC Metz face au défi du maintien en Ligue 1

Alexandre Oukidja
Alexandre OukidjaProfimedia
À 35 ans, Alexandre Oukidja vit les meilleurs moments de sa carrière. Arrivé à Metz il y a 5 ans, l'ancien international algérien n'a pas connu un parcours rectiligne mais il est devenu un cadre de Laszlo Böloni en Ligue 1.

Sans faire de bruit, Alexandre Oukidja a franchi le cap des 100 apparitions en Ligue 1. Arrivé à Lille en provenance de Gueugnon en 2006, l'ex-international algérien (6 sélections) n'a jamais porté le maillot des Dogues au sein de l'élite. Pas si simple quand on a 18 ans et que la concurrence s'appelle Tony Silva, Grégory Malicki, Ludovic Butelle et Mickaël Landreau

Chemins de traverse

Alors il a grandi ailleurs. Tout d'abord, au Pays basque, à l'Aviron Bayonnais. À l'époque, le club est en National et le natif de Nevers débarque en janvier 2012. La descente était une évidence avant même son arrivée. Il remet le cap au Nord et garde les cages de Mouscron en D2 belge. Deux saisons entre 2012 et 2014, 76 matches pour 29 cleansheets : Oukidja gagne ses galons. Il revient en France et pas n'importe où : à Strasbourg, géant endormi qui veut retrouver sa place. Le début de saison en National n'est pas simple. Guillaume Gauclin est le titulaire mais 3 défaites en 4 matches conduisent Jacky Duguépéroux à introniser Oukidja. Sur la phase retour, il n'encaisse que 10 buts et le Racing monte en Ligue 2

Lui qui avait disputé 45 minutes à ce niveau avec Gueugnon contre Montpellier alors qu'il n'avait que 17 ans revient dans l'antichambre de l'élite dans la peau d'un titulaire. Sous les ordres de Thierry Laurey, il est indiscutable, dispute 36 journées sur 38 et fait partie des artisans de la montée en Ligue 1. Mais pour enfin connaître la consécration une décennie après son départ de Lille, les choses n'ont pas été si évidentes. International français U20 puis U21, Bingourou Kamara arrive de Tours et devient numéro 1. Oukidja passe 15 journées sur le banc. À la Meinau, contre le PSG, il entre à la 71ᵉ minute. Strasbourg conserve le score et l'emporte (2-1). Il enchaîne contre Bordeaux lors d'une victoire nette contre les Girondins (3-0). Parmi ses autres faits d'armes, il sort un penalty de Valère Germain au Vélodrome alors que le score est toujours de 0-0 mais doit sortir blessé. Remis, il conserve sa place et achève la saison sur un maintien. 

Face à Nice à Saint-Symphorien
Face à Nice à Saint-SymphorienProfimedia

L'épanouissement à Metz

Arrivé à l'âge de la maturité, Oukidja semble enfin lancé. Mais, Strasbourg a trouvé une pépite à Anderlecht : Matz Sels. À peine installé mais déjà contraint de partir, il signe à Metz et débute en championnat… contre Strasbourg (1-1). Les Grenats se maintiennent au moment de l'arrêt en raison de la Covid-19 et Oukidja, devenu un Fennec en début de saison, dispute 27 matches sur 28. 2020-2021 marque le retour des Lorrains dans la première partie de tableau. Sous les ordres de Frédéric Antonetti, le FCM termine 10ᵉ. La suite est moins heureuse. Metz encaisse trop de buts (première cleansheet lors de la 13ᵉ journée contre l'OM). Après une raclée contre Monaco (4-0), le coach corse intronise Marc-Aurèle Caillot. Après 5 matches de purgatoire, Oukidja tient le 0-0 contre Troyes mais repart sur le banc pour 8 journées. Quand il revient, Metz est lanterne rouge. Exclu contre Brest lors de la 34ᵉ journée, son temps semble être révolu. 

L'arrivée de Laszlo Böloni lui permet de retrouver protagonisme et confiance en Ligue 2. Comme d'ordinaire, le chemin a été tortueux : présent une fois sur deux en début de saison, mis en concurrence avec Ousmane Ba, Oukidja devient numéro 1 à partir de la 10ᵉ journée. Deux cleansheets, deux défaites pour commencer puis une série d'invincibilité de 25 matches pour valider le retour en Ligue 1, un an seulement après l'avoir quittée. En bonus, il signe une extension de bail jusqu'en 2025 dès le mois de février : "je n’ai pas hésité longtemps au moment de prolonger : c’est le choix du cœur qui a parlé. Je me sens bien ici, ma fille est née à Metz, ma famille y est installée depuis cinq ans. Je connais tout le monde ici, et il est compliqué de tout chambouler. Beaucoup de footballeurs souhaitent acheter une maison dans le sud, mais ça n’est pas mon cas : je serai à Metz une fois à la retraite, c’est une certitude".

Capitaine de route des Grenats, il doit diriger une défense encore très poreuse, capable de sacrés trous d'air comme à Rennes lors de la 1ʳᵉ journée (5-1) ou à Toulouse lors de la 7ᵉ (3-0), mais aussi de mettre en échec le RC Lens à Bollaert et de l'emporter (1-0). Oukidja signe ce soir-là une performance XXL avec 10 parades qui ont dégoûté les Sang-et-Or. Ce succès est à ce jour le dernier des Messins qui sont sur une série de trois revers de rang. Pour autant, hormis les deux lourdes défaites, le gardien n'a encaissé que 6 buts (2 cleansheets), un total raisonnable pour un club qui joue le maintien et doit à la fois être réaliste offensivement et solide défensivement. À 35 ans, Oukidja a un rôle de premier ordre à Metz. Pour l'avenir du club en Ligue 1, il est le mieux placé pour que ça lui aille comme un gant.