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Accusé de viol, Rafa Mir effectue son retour dans un Valencia CF en perdition à tous les niveaux

Rafa Mir contre Villarreal, son dernier match de Liga à ce jour
Rafa Mir contre Villarreal, son dernier match de Liga à ce jourJosé Miguel Fernández / NurPhoto via AFP
Quelques semaines après son retour en prêt avec option d'achat dans son club formateur, Rafa Mir a animé la chronique judiciaire pour une affaire de viol présumé. Trois mois plus tard, il a effectué son retour sur les terrains en Copa del Rey avec le Valencia CF et pourrait jouer contre le Rayo Vallecano ce samedi après-midi (18h30). Un nouvel épisode peu glorieux dans l'histoire récente des Blanquinegros.

Voilà tout le problème quand un mauvais recrutement se transforme en problème éthique et que l'éthique devient moins importante que la situation sportive : Rafa Mir a rejoué avec le Valencia CF en milieu de semaine. Entré à 82e minute contre Ejea en Copa del Rey, l'attaquant a inscrit le 3e but de la rencontre (3-1) et embrassé l'écusson de son club formateur. 

Il s'agissait du retour du natif de Cartagena après trois mois d'absence. Et s'il a connu quelques pépins physiques, elle était essentiellement dû à une mise au vert après la plainte portée par deux jeunes femmes de 25 et 21 ans à son encontre et celle d'un ami intime également présent, après une sortie en boîte achevée au petit matin à son domicile. Accusé de violences sexuelles et de viol à peine quelques heures plus tard, Mir clame son innocence. 

Cela n'a pas empêché Pepelu de s'en prendre publiquement à son coéquipier, une rareté même si elle a été édulcorée. D'après les informations que nous avons pu recueillir, ce sont des dirigeants du club qui ont eux-mêmes demandé au vice-capitaine (le porteur habituel du brassard, José Gayà, blessé, était absent) cette prise de parole lors de l'inauguration de la nouvelle boutique. "C'est un manque de respect pour le club et les supporters qui ne peut être toléré, avait-il déclaré. C'est une question qui me paraît très importante et il est conscient qu'il a très mal fait les choses". Mais, comme souvent, il y a eu une forme de compassion pour l'agresseur présumé plus que pour la victime : "c'est une situation difficile pour lui. J'espère et je souhaite qu'il a appris et que cela ne se reproduise évidemment plus jamais"

Mansuétude nauséabonde

Pendant plusieurs années, le VCF a cherché à faire revenir Mir. Une fixette absurde. En effet, au moment de son départ en janvier 2018, le joueur est détesté de l'afición qui considère qu'il n'a pu jouer une poignée de matches avec l'équipe première (8 dont une seule titularisation en Copa) pour une seule raison : être un client de Jorge Mendes. Lancé par Nuno Espirito Santo, le tout premier client du super-agent, il n'a plus convaincu le moindre entraîneur après le départ du Portugais, de Gary Neville à Marcelino en passant par Pako Ayestarán et Cesare Prandelli

Par ailleurs, quand il portait le maillot de Séville, Mir ne s'est pas privé de célébrer de manière démonstrative un but au Sánchez-Pizjuán. Surtout, il a perdu tout protagonisme chez les Palanganas au point de n'avoir plus été convoqué à partir de février 2024) alors qu'il y avait une place de 9 à se faire avec la Selección. Porté disparu sur les terrains, Mir a trouvé refuge à Valencia et il s'est débrouillé pour trahir cette confiance revenue de nulle part, d'autant que son début de saison n'était pas des plus percutants et qu'il fallait faire profil très bas.

En temps normal, cela vaudrait une fin de prêt immédiate et un renvoi à fond de cale à Séville. Mais pas là. Parce que même si sa venue n'a pas beaucoup de sens au niveau purement sportif, le VCF ne peut pas se permettre de ne pas réintégrer un joueur offensif malgré tout. C'est terriblement pathétique de la part du board et de Rubén Baraja qui avait déjà esquivé un mouvement en faveur du joueur dix jours après l'agression présumée. "La situation comporte deux moments : lorsque l'épisode se produit et lorsque le club décide de le réintégrer, avait-il expliqué. Une fois la réintégration effectuée, c'est à partir de ce moment-là que j'entre en action et que la décision est prise". 

Initialement écarté deux matches (Atlético et Girona), puis hors du groupe contre Osasuna, Mir s'est opportunément blessé à la cuisse, ce qui l'a éloigné deux mois supplémentaires. Avec les inondations meutrières, son cas a été relégué plusieurs plans en arrière avant de revenir en milieu de semaine. "Il y a eu des situations salomoniennes qui ne plairont peut-être pas à tout le monde, avait annoncé Baraja qui avait "fait savoir à Rafa que cela avait été une grande déception pour moi"

Au risque de bouleverser son vestiaire, au risque de choquer les supporters, "El Pipo" a donc fait le choix, avec l'assentiment de ses dirigeants, de réintégrer Mir. Ses propos mi-septembre reviennent en mémoire : "une personne peut faire une erreur, avoir un jour où elle ne fait pas bien les choses et logiquement nous devons lui donner une seconde chance". Une mansuétude qui a un relent immonde et qui n'appartient pas seulement au technicien mais bien à l'ensemble des dirigeants blanquinegros. Après avoir été à la hauteur au moment de rendre hommage aux victimes de la DANA, le Valencia CF est revenu à l'ordinaire. Un ordinaire trop souvent rance ces dernières années.