Dans une lettre publiée par "Global Athlete", mouvement œuvrant pour donner la voix aux sportifs, les escrimeurs regrettent les "récentes décisions de la FIE de ne plus effectuer de contrôles indépendants et approfondis" sur les athlètes russes et biélorusses souhaitant obtenir le statut d'athlète individuel neutre (AIN) et d'accepter "à la place une déclaration signée de paix et de neutralité".
Selon les signataires, parmi lesquels la sabreuse ukrainienne Olga Kharlan ou la N°1 mondiale américaine de fleuret Lee Kiefer, "cette approche empêche d'avoir des garanties suffisantes" qui feraient "que la piste d'escrime ne sera pas utilisée de manière à compromettre l'intégrité et la neutralité de notre sport".
Dans une lettre d'information publiée il y a une dizaine de jours, la FIE avait annoncé "simplifier" sa procédure d'attribution du statut d'AIN "afin de la rendre plus rapide et moins couteuse".
Désormais les candidats sont "tenus de soumettre une demande signée, qui comprend une déclaration sous serment" dans laquelle ils assurent notamment ne pas "soutenir la guerre" via des déclarations publiques ou la participation à des événements.
Dans leur courrier, les escrimeurs questionnent également la décision d'autoriser la participation des Russes et Biélorusses aux épreuves par équipes, comme ce fut le cas aux derniers championnats d'Europe à Gênes.
Exclus des compétitions à la suite de l'invasion russe en Ukraine en février 2022, les escrimeurs russes et biélorusses avaient été autorisés à nouveau à concourir depuis mars 2023.
Il y a quelques jours, la sabreuse Olga Kharlan s'était déjà exprimée à travers un message sur les réseaux sociaux dans lequel elle critiquait le retour de certains tireurs et visait la FIE.
Cette lettre, à la fin de laquelle les athlètes demandent notamment le retour de "vérifications approfondies" et un alignement "avec les normes de neutralité et d'éligibilité de la communauté olympique", intervient cinq jours avant le début des championnats du monde à Tbilissi (Géorgie).
La dernière édition en 2023, à Milan, avait été marquée par l'affaire Kharlan, du nom de l'escrimeuse ukrainienne, disqualifiée un temps des Mondiaux pour avoir refusé de serrer la main d'une adversaire russe. Soutenue par le Comité international olympique, elle avait vu sa suspension levée le lendemain.