Pouvait-il faire plus "Gilles-Simonesque" ? Alors que chaque match peut être le dernier de sa longue carrière, Gilles Simon s'est imposé au 1er tour du Rolex Paris Masters dans une ambiance de feu. Et pas contre n'importe qui : Andy Murray, ex numéro 1 mondial, vainqueur en Grand Chelem et champion olympique.
Sous les yeux de ses anciens collègues de Coupe Davis Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga, Nicolas Mahut, et Richard Gasquet, qui avait validé un peu plus tôt sa qualification au 2e tour, sans oublier Thierry Tulasne et Jan de Witt, deux de ses coaches les plus marquants, Simon n'avait pas le coeur à des adieux.
Si Murray n'est plus celui qu'il fut et même si, lors de leurs 18 affrontements précédents, l'Ecossais l'avait emporté 16 fois, il semblait se diriger sans sourciller vers le tour suivant. Après avoir mené 3-0 d'emblée et remporté le premier set 6-4, l'actuel 48e mondial s'est fait retourner le cerveau dans le plus pur style du Niçois.
Même avec un service qui ne risque pas l'excès de vitesse, il a multiplié les échanges à rallonge, les effets, les changements de rythme et a renversé l'issue du match. Il y avait déjà eu une alerte. A 5-3, Simon avait débreaké avant de céder son engagement dans la foulée. De nouveau mené 5-3 dans le 2e set, l'ex numéro 6 mondial a fait dégoupiller Murray qui s'est crispé, ratant presque tout et laissant échapper les 4 derniers jeux.
Dans ce duel de vétérans, c'est l'aîné (37 ans) qui a pris le dessus sur son cadet de 2 ans. Murray est devenu amorphe quand Simon, animé par ce besoin de faire durer le plaisir encore un peu, a breaké d'emblée et s'est offert le luxe de se qualifier sur le service adverse, après 2h49 de jeu (4/6 7/5 6/3).
Au 2e tour, Gilles Simon défiera Taylor Fritz, en quête d'un strapontin pour le Masters. Une opposition plus consistante mais avec le même appétit pour jouer à fond jusqu'à la dernière balle.
