Le tout nouveau WTA 1000 de Guadalajara a été remporté dimanche par Jessica Pegula. Un moment important, puisqu'il s'agissait du premier succès américain à ce niveau de compétition depuis celui de Madison Keys en 2019 à Cincinnati. Cerise sur le gâteau, Pegula est n°3 mondiale désormais, juste un rang devant Coco Gauff. Si une place de n°1 est pour l'instant inaccessible, cela démontre que l'élan américain actuel est extrêmement prometteur.
Pegula en locomotive
Toujours pas de titre du Grand Chelem depuis le triomphe inattendu de Sofia Kenin - disparue des radars - à l'Open d'Australie 2020. Mais deux finales tout de même, et deux défaites logiques. Pour Danielle Colins, inattendue en Australie et battue logiquement par une Ashleigh Barty intouchable. La même chose pour Coco Gauff à Roland-Garros, avec une progression cette fois espérée, mais en face, une Iga Swiatek au-dessus du lot.
Sans compter une Jessica Pegula qui est devenue lors des deux dernières saisons un modèle de régularité. Trois quarts de finale en Grand Chelem pour l'Américaine cette saison, une performance seulement accomplie par Iga Swiatek. Certes, elle n'a pas franchi ce stade, mais ces trois défaites ont été concédées contre - devinez qui - Barty et Swiatek.
L'Australienne est partie par surprise en début d'année, la Polonaise a désormais Ons Jabeur comme nouvelle rivale. Mais Pegula est clairement une rivale de premier choix, avec également une finale au WTA 1000 de Madrid, et une énorme régularité sur les tournois de très haut niveau.
En effet, elle compte 37 succès en WTA 1000 depuis début 2021. C'est plus que n'importe quelle autre joueuse sur le circuit. De plus, avec 42 victoires lors de la saison 2022 sur le circuit WTA, seules Iga Swiatek et Ons Jabeur font mieux. Rien d'étonnant donc voir ces trois joueuses occuper le podium mondial.
Coco Gauff, enfin le décollage
Depuis qu'elle avait déboulé sur le circuit à Wimbledon en 2019, on attendait une véritable confirmation du talent de Coco Gauff. Et cette confirmation, on ne l'a pas vue sur dur, comme on l'attendait, même si elle a atteint les quarts de finale de l'US Open pour la première fois.
Non c'est à Roland-Garros qu'on a vu l'étendue de la nouvelle star. Un parcours impeccable où elle a parfaitement assumé la pression. Un parcours parfait jusqu'en finale, où elle a logiquement cédé contre une Iga Swiatek intouchable. Mais les prémices d'un futur sacre en Grand Chelem.
Alors certes, elle n'a remporté aucun titre cette saison. Et cette finale parisienne est sa seule en 2022. Mais comme Pegula, elle est d'une régularité sans faille, avec de nombreux quarts de finale et beaucoup de succès de prestige. Ainsi, sa quatrième place mondiale est tout sauf usurpée. Et nantie de ce nouveau statut, on mettra une pièce sur un premier titre en WTA 1000 ou au-dessus en 2022.
Pegula - Gauff, ça marche aussi en doubles
Le succès appellant le succès, Jessica Pegula et Coco Gauff se sont également associées en double. Et avec succès, puisque la deuxième nommée a brièvement occupé la place de n°1 mondiale. Conséquence d'une finale - encore - à Roland-Garros, et de trois titres, dont deux WTA 1000.
Une paire complémentaire sur le papier et sur le terrain. La puissance de Gauff fait des merveilles, et Pegula est habile à la volée. De plus, l'expérience du haut niveau leur a été très utile, et provoqué quelques beaux moment d'émotion. Cette paire est belle à voir jouer, et sera sans doute la principale rivale du duo Barbora Krejcikova / Katerina Siniakova, vainqueur de trois Grands Chelems cette saison.
Les autres au diapason
Ce n'est pas que ce duo qui symbolise le renouveau américain. On a vu le retour de Madison Keys, aux portes du top 10 avec son premier titre depuis Cincinnati en janvier à Adelaïde, juste avant une demi-finale à l'Open d'Australie.
On a vu une grosse première partie de saison d'Amanda Anisimova, lauréate à Melbourne, elle qui peinait à confirmer depuis sa révélation à Paris en 2019. Le retour de Sloane Stephens, qui a remporté son premier tournoi depuis quatre ans à Guadalajara en février. Un passage incroyable de Bernarda Pera, qui a remporté deux tournois d'affilée en juillet.
Une grosse densité qui permet de voir loin. Outre ces résultats, ces joueuses sont capables de coups d'éclat. La victoire de Madison Keys sur Iga Swiatek à Cincinnati en est la preuve - Danielle Collins l'avait également fait à l'Open d'Australie - et a sorti Ons Jabeur à Miami, comme l'a fait l'ancienne prodige juniors Claire Liu sur les terres de la Tunisienne à Monastir.
Ces jeunes joueuses sont donc capables de vaincre les deux meilleures joueuses de la saison - indiscutablement. Il reste une certaine régularité à acquérir, comme on l'a vu avec Danielle Collins, finaliste de Grand Chelem, mais trop blessée et trop inconstante pour espérer rester dans le top 10.
On sait qu'Iga Swiatek n'est pas imbattable. On sait qu'Ons Jabeur a des moments de doute dans une saison. L'année de la retraite de Serena Williams, un bataillon de promesses a éclos pour de bon. Si le tennis américain s'est reposé sur la Reine pendant des années - avec réussite - la page est tournée pour de bon, semble-t-il. Rendez-vous lors des prochaines WTA Finals pour voir si Pegula et Gauff peuvent remporter le premier titre depuis... Serena Williams.
