Pour les puristes, Fabian Maroszan est connu pour une seule chose : sa victoire surprise sur Carlos Alcaraz au Masters 1000 de Rome en mai dernier. Mais depuis, il n'avait guère confirmé cet incroyable exploit. Non qualifié à Roland-Garros, il avait été repêché comme lucky loser à Wimbledon, mais avait chuté au premier tour.
Mais pendant près de trois manches, il a fait pleuvoir la foudre sur Richard Gasquet, pourtant favori naturel de la rencontre. Le Hongrois a envoyé un maximum de coups gagnants, et, en confiance, il a maintenu un bon moment la tête de "Richie" sous l'eau. Résultat, deux premiers sets totalement à sens unique, et l'angoisse de voir le Biterrois sortir avec une véritable volée de bois vert.
Une crainte renforcée quand Maroszan breake à 4-3, et sert pour le match. Comme c'est arrivé un million de fois dans l'histoire, le Hongrois à le bras qui tremble, et Richie en profite pour débreaker. Mais sur son engagement suivant, il va devoir déployer des trésors de courage pour écarter deux balles de match, avant d'entraîner son rival au tiebreak. Éprouvé et sonné par ces occasions manquées, Maroszan plie logiquement et Gasquet relance le match.
De quoi réveiller une colonie de supporters qui haranguent alors leur champion. Le quatrième set est bien plus équilibré, mais une fois encore, Maroszan semble faire la décision en breakant à 4-4, servant à nouveau pour le match. Et là encore, le Hongrois s'effondre, paralysé par la peur de gagner. Gasquet s'engouffre dans la brèche, débreake, aligne les points, va chercher deux balles du cinquième manche, mais finalement, retour par la case tiebreak.
Un jeu décisif survolé par Gasquet, qui arrache donc une cinquième manche. Inconcevable deux heures en arrière. On a donc un joueur touché moralement, et un autre rôti physiquement, puisque malgré sa remontée, Gasquet subit le poids de ses 36 ans. Mais cette fois, l'esprit va prendre le dessus sur la matière.
Fabian Maroszan breake au sixième jeu, et cete fois, c'est la fois de trop pour Gasquet. Le Tricolore n'en peut plus, n'avance plus, et s'inclinera finalement 6-3, 6-1, 6-7 (5), 6-7 (1), 6-2. Une sacrée partie de manivelles finalement perdue, mais malgré tout, Richie est toujours incroyable de volonté à 36 ans, et peut encore nous faire rêver quelques années.
