Après un 1/4 de finale contre Alex de Minaur qui ne fut pas exactement la meilleure publicité pour le tennis, Novak Djokovic avait rendez-vous avec Casper Ruud, double finaliste en titre de Roland-Garros. À l'image de Stefanos Tsitsipas, tombeur de Jannik Sinner quelques minutes auparavant, le Norvégien reverdit quand revient la saison de la terre battue.
Toute ressemblance avec Tsitsipas-Sinner...
Le vainqueur d'Ugo Humbert vendredi a pris les devants d'emblée en breakant le Serbe... avant de le double breaker pour mener 4/1. Coupable de grosses fautes directes, le numéro 1 mondial semblait encore au vestiaire. Capable de se procurer une balle de débreak à 4/1 30-40, il a totalement décentré son revers en retour, preuve d'un manque de confiance également décelable en coup droit. Malgré tout, il est parvenu à réduire l'écart au moment où Ruud pouvait quasiment sceller le gain de la première manche.
Toujours sur courant alternatif, (16 fautes directes dans le 1er set), Djokovic a poussé Ruud à 5/4. Le Norvégien n'a pas tremblé et a enfin remporté un set contre un membre du top 3 mondial, une statistique incroyable pour un joueur de cette envergure (6/4).
Le 2e set a débuté par de longs rallyes sur le service de Djokovic. Le Serbe a remporté ce bras de fer inaugural, ce qui lui a permis de s'installer dans le court et de retrouver un niveau plus en adéquation avec son statut. Un break et un jeu blanc avec deux amorties consécutives plus tard : "Nole" menait 3/0. Ruud était dans le "duur", c'est-à-dire qu'il jouait à l'envers. Totalement en panne sur son service avec trois double-fautes dans le même jeu de service perdu blanc, le Norvégien a perdu le 2e set logiquement (6/1).
Djokovic fait le plus dur... mais cède
Comme dans la première demi-finale et malgré un spectacle de bien moindre qualité, la place en finale allait se disputer dans une manche décisive. Remporter le premier jeu était capital pour Ruud et il est revenu aux fondamentaux, avec son coup droit.
Mieux dans ses frappes, il s'est offert une balle de break après un revers gagnant long de ligne. Et c'est bien le Norvégien qui a fait craquer Djokovic dans la diagonale coup droit (2/0). Solide sur son service, Ruud a confirmé son avance pour mener 4/1 sans se créer de frayeur. Agressif, comme sur ce coup droit gagnant croisé pour mener 0-15, la tête de série nº8 a poussé Djokovic à changer de registre et à monter au filet pour abréger l'échange.
À 4/2, le bras de Ruud s'est mis à trembler. Mené 0-15 après une faute directe, il a envoyé une amortie sous la bande du filet. Djokovic s'est engouffré dans la brêche : un revers gagnant long de ligne lui a offert trois balles de break. Il n'a eu besoin que d'une seule occasion pour recoller à 4/3, au moment où l'horloge indiquait exactement 2h de jeu. Évidemment, le Serbe a recollé, mettant ainsi son adversaire sous pression à 4/4. Mené 30-0, Djokovic a oscillé entre l'excellent, comme son coup droit gagnant pour revenir à 30-15, et le très approximatif comme son revers dégoupillé lors du point suivant. À 40-30, sur un très bon coup de défense de Ruud consécutif à un smash pas assez appuyé, le Serbe a été surpris par l'effet et a envoyé un coup droit croisé au milieu du couloir.
Annonciateur du jeu de service de Djokovic ? Le numéro 1 mondial a perdu les trois premiers points, permettant à Ruud d'avoir trois balles de finale. S'il s'en est sorti grâce à sa première balle pour revenir à 30-40, le Serbe a commis une double faute d'un bon mètre pour achever la rencontre (6/4 1/6 6/4 en 2h16). Pour le Norvégien, c'est une immense satisfaction; pour le Serbe, son tournoi demeure positif, en dépit d'un niveau de jeu irrégulier.
