Soudain, le visage de Christophe Galtier s'est fermé. Interloqué, groggy, l'entraîneur du Paris Saint-Germain écoutait abasourdi Marco Verratti lui expliquer que Joao Mario venait d'inscrit à Haïfa le 6e but de Benfica, celui qui permettait aux Encarnados de terminer premiers du groupe H.
En effet, avec ce succès (6-1) en Israël, le SLB revenait à égalité parfaite avec le PSG qui menait 2-1 au Juventus Stadium. 14 points, 16 buts pour, 7 contre : égalité parfaite. Sauf au nombre de buts inscrits à l'extérieur : 9 pour les Lisboètes, 6 pour les Parisiens. Il ne restait qu'une seule minute dans le temps additionnel et il était trop tard pour espérer un miracle. Malgré la victoire, la 1re place du groupe H échappait au PSG. Improbable.
L'éclair de Mbappé
Face à une Juventus qui ne pouvait qu'espérer la 3e place pour être reversée en Ligue Europa, percluse d'absences et avec un banc essentiellement composé de jeunes pousses et de Federico Chiesa, de retour après 10 mois loin des terrains, le PSG a mal entamé son match. Les Bianconeri ont proposé un pressing organisé et cohérent pour bloquer le jeu parisien. Sans Neymar, suspendu, le champion de France s'en est remis à Kylian Mbappé.
Pour le deuxième match de sa carrière en Ligue des Champions, Federico Gatti a payé pour apprendre. Il s'est offert un tour du monde des réseaux sociaux en essayant de s'agripper littéralement au short de Kylian Mbappé, sans y parvenir. Battu dans l'attaque du ballon, le défenseur italien n'a pu empêcher l'attaquant d'ajuster Wojciech Szczesny d'une frappe clinique poteau rentrant (13e). Un but à zéro passe ou presque, comme un éclair dans une première période manquée par le PSG.
Bonucci égalise logiquement
Le 10e tir bianconero fut le 1er cadré et il fut celui de l'égalisation, signée de Leonardo Bonucci (39e). Sur un coup franc frappé par Manuel Locatelli, Juan Cuadrado a devancé Juan Bernat pour adresser de la tête un caviar à destination de son capitaine, absolument seul au second poteau.
La conclusion logique d'un manque de tranchant, de mouvement, d'entrain des hommes de Christophe Galtier, étouffé par une Juventus appliqué. Arkadiusz Milik, Locatelli, Cuadrado et Fabio Miretti s'étaient essayés, sans régler la mire, mais en inquiétant de plus en plus souvent des Parisiens atones.
Mendes, livraison express
Si, par instants, le PSG a proposé quelques séquences de possession longue, il s'en est le plus souvent remis à Mbappé pour apporter de la vitesse et des décalages. A l'heure de jeu, le numéro 7 parisien s'est mis en position pour sa spéciale, mais il a eu moins de réussite qu'en première période en frappant sur Szczesny (60e).
Dans le même temps, Peter Musa inscrivait le 2e but de la soirée avec Benfica pour mener 2-1 et repasser devant au classement. Soucieux d'apporter de la vitesse sur les côtés, Galtier a lancé Nuno Mendes sur le côté gauche. Moins d'une minute plus tard, Mbappé a adressé au Portugais une passe en profondeur parfaite, conclue d'une frappe croisée du gauche (69e).
Le PSG n'en a pas fini pour autant avec ses doutes au milieu. Profitant d'un ballon relâché par Gianluigi Donnarumma sur une frappe de Filip Kostic, Locatelli a cru égaliser mais il était nettement en position de hors-jeu (78e).
Alors que les Parisiens pensaient avoir fait le plus dur, Benfica empilait les buts à Haïfa. Alex Grimaldo (69e), Rafa Silva (73e), Henrique Araujo (88e) et Joao Mario (90+2) ont amplifié leur succès sur un Maccabi Haïfa qui a encaissé 13 buts lors des deux derniers matches de groupe. Et c'est ainsi que cette victoire à Turin, en plus d'une prestation terne, conservera un goût amer. Le PSG compte bien se rattraper en ayant un peu plus de chance au tirage.
