Samedi après-midi, Mattéo Guendouzi et Jonathan Clauss étaient au côté de Pablo Longoria, le président de l'Olympique de Marseille. Touchés lors d'un choc contre le Sporting CP en Ligue des champions (4-1), ils ont assisté depuis les tribunes du Vélodrome à la défaite de son équipe contre le promu et lanterne rouge Ajaccio (2-1). Malgré l'ouverture du score de Dimitri Payet sur penalty, son 100e en Ligue 1, les Phocéens ont calé et perdu pour la première fois de la saison. Très révélateur.
Guendouzi-dépendance au milieu
Les absences conjuguées de Guendouzi et Clauss ont démontré leur importance au sein du collectif phocéen. Car une chose est sûre : sans eux, l'OM est différent et pas dans le bon sens du terme. Le milieu de terrain de 23 ans est la plaque tournante de l'entrejeu, un distributeur, présent dans le dernier tiers du terrain (1 but et 2 passes décisives en 9 matches de Ligue 1 cette saison), solide dans les duels et la récupération. En d'autres termes, il bonifie ses coéquipiers. Et quand il marque malencontreusement contre son camp face à Rennes, c'est lui qui égalise (1-1).
En Ligue des champions, Igor Tudor a commis l'erreur de le laisser sur le banc au coup d'envoi contre l'Eintracht Francfort, offrant au quatuor Veretout-Rongier-Payet-Gerson d'animer le jeu marseillais. Ce fut probablement le pire match de la saison avec, outre une défaite évitable, une production défaillante dans l'impact et l'engagement.
Même contre Ajaccio, l'absence de Guendouzi s'est ressentie. Face à des Corses très bien organisés dans leur pressing et patients, les Olympiens ont été débordés. Une nouvelle fois, le quatuor présent contre Francfort était titulaire et a encore déçu.
Pourtant, ce n'était pas fait entre l'international français (6 sélections, 1 but) et le coach croate. Très lié à Jorge Sampaoli, Guendouzi a mis du temps avant d'accorder sa confiance à Tudor. Mais, contrairement à Dimitri Payet et Gerson qui ne sont que les ombres de la saison passée, l'ancien Lorientais s'est rendu indispensable, au point de devenir l'irremplaçable joueur référence dans l'entrejeu. Sa faculté à proposer des solutions et à en trouver le rend incontournable, au point que, sans lui, c'est toute l'équipe qui est déboussolée.
Clauss combat
Il y avait certains doutes quant à la capacité d'adaptation de Jonathan Clauss à l'environnement marseillais. L'Alsacien de 30 ans a éclos sur le tard avant d'exploser sous le maillot du RC Lens. Le piston droit est devenu international (6 sélections) avant de signer à l'OM, avec toute la pression que cela engendre.
Porté vers l'avant et capable de multiplier les sprints, Clauss provoque du déséquilibre, à l'image de Nuno Tavares, son pendant à gauche, mais avec une plus grande rigueur défensive. Son apport offensif quant à lui est prolifique avec 4 passes décisives et 1 but en 9 matches. Son match quasi parfait à Angers (3-1) alors qu'il évoluait à gauche en l'absence du Portugais (1 but, 2 passes décisives) ont démontré des compétences d'adaptation non négligeables.
En Ligue des champions, contre le Sporting CP, après avoir récité ses gammes à l'échauffement avec Amine Harit, il a offert un caviar au Marocain sur le but du 2-1. Blessé et sorti à la 33e minute, Clauss a dû déclarer forfait contre Ajaccio. Mais alors que son absence devait durer 10 jours, le voilà déjà proche d'un retour pour affronter les Lions à Lisbonne. Quitte à subir une rechute et se passer de lui contre le PSG dimanche, Tudor envisage de l'aligner ou, au moins, le laisser sur le banc pour mieux le faire entrer comme impact player.
Réguliers et constants dans leurs performances, Guendouzi et Clauss sont devenus des socles pour le Croate. Au moment où l'OM joue son destin européen, leur présence sur le terrain est jugée indispensable, malgré les alertes physiques des derniers jours. Un risque à prendre pour voir les 1/8 de finale et continuer d'accrocher le PSG en championnat.
