Oui, la Ligue 1 est ennuyante – selon Eliott Lafleur
"Ce n’est pas forcément les buts en fait. Hier soir (Lens-OM, ndlr), il n’y avait pas de tirs cadrés, pas d'actions. Est-ce propre à ces deux week-ends ? Je ne sais pas. Nice est deuxième avec 13 buts marqués. (...) Après, je n’attaque personne. Mais à part les fous de devant (le PSG, ndlr), où ça peut marquer plus facilement que d’autres… Il n'y avait pas mal de matches à risque ce week-end aussi. Les équipes ne veulent pas s’ouvrir, car tu joues ton concurrent direct… J’espère que ce seront les deux seuls week-ends comme ça", a indiqué en conférence de presse Thierry Henry ce lundi.
Une déclaration qui va dans le sens des sceptiques et des détracteurs. Ceux qui n'hésitent pas à tirer à bout portant lorsqu'il s'agit d'évoquer notre chère Ligue des Talents.
Ces dernières années, le Championnat de France a gagné en exposition grâce à certains entraîneurs, voire certains joueurs qui ont explosé, mais cette saison, l'intensité et la production offensive n'est pas vraiment au rendez-vous. Il est, par exemple, difficile de donner les noms des équipes qui enchantent les pelouses de l'Hexagone. Comme l'a dit le sélectionneur des Bleuets, l'OGC Nice – surprise de ce cru 2023-2024 jusqu'à présent –, ne se distingue pas par son aspect spectaculaire. Et, c'est justement tout ce qu'il manque à la Ligue 1 aujourd'hui.
Il n'y a, en effet, pas que les buts qui caractérisent une animation de jeu offensive, et quand il s'agit de prendre de la hauteur sur les performances distillées chaque week-end par les 18 formations de l'élite, il y a trop peu de contenu. Comme souvent en France, l'enjeu prend le pas sur le jeu.
Henry a, par ailleurs, affirmé logiquement que les autres scores du week-end en Europe n'ont pas aidé. "Ça frappe encore plus. S’il y avait eu 0-0 ou 1-1, peut-être qu’on en aurait parlé un peu moins. Mais ça s’est passé pendant le week-end du 4-4 et au même moment, on avait un Rennes-Lyon puis un Lens-Marseille. Il ne fallait juste pas regarder Chelsea-Manchester City."
Finalement, seuls le PSG, Monaco, Lens, voire Reims et Lille proposent un contenu intéressant à regarder. Mais, ce n'est malheureusement pas assez et trop irrégulier.
Non, la Ligue 1 reste intéressante – selon Pablo Gallego
"La Ligue 1 est toujours difficile parce qu'il y a cette prédominance athlétique toujours présente, a lancé le sélectionneur des Bleus ce lundi en conférence de presse. Dans les autres championnats, ce n'est pas toujours un plaisir de regarder du début à la fin… Je n'ai jamais pris autant de joueurs de Ligue 1, ça voudrait dire que je me trompe (sourire). La Ligue 1 est compétitive. Elle n'est pas moins bonne par rapport à ce que je peux voir ailleurs."
"Compétitive", c'est le mot pour définir la Ligue 1 - ou plutôt les joueurs qui en font partie. Car il est clair qu'un "trouble européen" existe pour nos clubs de football. Avec le temps, l'Europe en est devenue même pathologique pour certains – regardez le Paris Saint-Germain. Malgré tout, il faut savoir rester mesuré et voir le bon côté des choses – même si nous avons du mal à nous frotter aux Espagnols, Anglais, Italiens, Portugais, Néerlandais et même Grecs lorsque nous jouons la Ligue des champions, la Ligue Europa ou la Ligue Europa Conférence.
Pourquoi rester mesuré ? Parce que lorsque l'on s'attarde sur ce qui se fait dans notre championnat domestique depuis quelques saisons d'un point de vue de la formation, il y a de quoi faire des éloges. Tous les grands championnats et club européens, qu'ils soient petits, moyens ou grands, viennent piocher chaque été en France. Car l'hexagone est devenu le vivier du football européen, c'est un fait.
Ceci prouve le potentiel footballistique de la Ligue 1. Si les clubs de Liga, de Premier League et de Bundesliga viennent recruter chez nous, c'est qu'il y a une raison. Et même si beaucoup d'entre eux partent, certains choisissent de rester et de se développer ici. Les noms de Khéphren Thuram, Warren Zaïre-Emery, Désiré Doué, Lenny Yoro ou Junior Kroupi sont les premiers qui viennent en tête dans la catégorie des plus jeunes. Pour ceux qui ont plus d'expérience, on pense à Savanier, Terrier, Laborde, Cabella, Rongier…
Bref, le niveau est bel et bien là. Et, si les clubs de Ligue 1 n'arrivent pas à aller au bout en Europe, c'est très certainement pas la faute de ses joueurs. Peut-être était-elle moins intéressante il y a 15-20 ans, voire 10 années en arrière. Mais aujourd'hui, la donne a changé du point de vue du niveau intrinsèque. Il manque juste un déclic dans les compétitions européennes. Probablement, faudrait-il revoir la manière de former ceux qui managent les équipes... Là est peut-être l'explication de ses déroutes continuelles.
