Le sélectionneur italien Mancini est en train de procéder à une nouvelle reconstruction après que les champions d'Europe ont manqué la Coupe du monde l'an dernier à la suite d'une deuxième défaite désastreuse en barrage.

L'euphorie de la victoire sur l'Angleterre à Wembley lors de la finale de l'Euro 2020 s'est largement dissipée lorsque la Macédoine du Nord a surpris l'Italie l'année dernière.

Alors que les autres grandes équipes du monde se préparaient pour le Qatar, le football italien s'interrogeait à nouveau sur sa place dans le monde, Mancini déplorant le manque de jeunes joueurs dans un pays qui était autrefois une véritable courroie de transmission pour les talents de classe mondiale.

L'Italie compte trois clubs en quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2006, et trois autres en quarts de finale des deux autres compétitions européennes, mais Mancini ne salue pas une réussite continentale pour la Serie A. 

"Ils (le Napoli, l'AC Milan et l'Inter Milan) ont sept ou huit Italiens dans l'équipe à eux trois... C'est la réalité. Et nous devons faire quelque chose de différent", a déclaré Mancini aux journalistes lundi.

"Le football italien ne renaît pas... S'il y avait 33 Italiens sur le terrain, peut-être même la moitié d'entre eux, ce serait suffisant".

Mancini a déploré en particulier le manque d'attaquants et a cité l'ailier de Leeds United Willy Gnonto comme exemple de la façon dont les jeunes talents sont négligés par les clubs de Serie A.

Mais il a également été critiqué pour certaines sélections dans son groupe de 30 joueurs pour le match de jeudi à Naples, qui comprend une première convocation pour l'attaquant argentin de Tigre, Mateo Retegui.

Le défenseur de l'Udinese Destiny Udogie, qui rejoindra Tottenham la saison prochaine, le milieu de terrain de la Juventus Nicolo Fagioli et les deux joueurs de la Lazio Mattia Zaccagni et Nicolo Casale sont les absents qui ont le plus déconcerté les supporters.

La force de la profondeur

Zaccagni a marqué neuf fois pour la Lazio cette saison, dont le but victorieux dans le derby de Rome dimanche, et son absence alors que Federico Chiesa était sélectionné - avant de succomber à une nouvelle blessure - a suscité des interrogations.

L'Italie affrontera l'Angleterre et la Macédoine du Nord dans le groupe C, ce qui rappellera les hauts et les bas du règne de Mancini, qui a commencé en 2018 avec un football de haut vol inhabituel avant de tomber dans le même gouffre de désespoir que celui qui l'a conduit à être embauché en premier lieu.

Le fait d'avoir atteint le dernier carré de la Ligue des nations tout en reléguant l'Angleterre de l'échelon supérieur a été un plus appréciable, mais n'a pas changé le sentiment général en Italie que l'équipe nationale est sur une nouvelle pente descendante.

Mancini et Gareth Southgate, le sélectionneur de l'Angleterre, seront à nouveau rivaux jeudi, mais leurs deux équipes seront favorites pour décrocher les deux places qualificatives disponibles dans le groupe de cinq équipes qui comprend également l'Ukraine et Malte.

Southgate a lui aussi déclaré qu'il était préoccupé par la force de la profondeur, malgré l'arrivée d'un grand nombre de jeunes joueurs talentueux dans l'équipe senior de l'Angleterre ces dernières années, faisant écho à un sentiment similaire exprimé par Rudi Völler lorsqu'il a été nommé nouveau directeur sportif de l'équipe nationale d'Allemagne en janvier.

"On aimerait avoir cette profondeur, mais nous sommes moins bien dotés que les autres grandes nations en termes de profondeur de sélection. Je suis satisfait de la qualité de notre sélection, mais à certains postes, nous manquons de profondeur", a affirmé Southgate la semaine dernière.

"Ces chiffres se détériorent rapidement en Premier League, ce n'est pas une préoccupation pour moi dans les 18 prochains mois, mais dans quatre ou cinq ans, nous devrons être très prudents à ce sujet".