Viva Argentina au coeur même de Paris ! La capitale française s'est teinte de bleu ciel et de blanc ce lundi soir, à l'occasion de la cérémonie des FIFA The Best Awards. Sacrée ironie, deux mois après la finale de la Coupe du monde, perdue par la France contre l'Argentine (3-3, 4 t.a.b. 2). Des chants à la gloire de Lionel Messi entonnés derrière les bâches noires limitant l'accès à la Salle Pleyel, quatre trophées pour l'Albiceleste et des salves d'applaudissements ont définitivement mis un terme aux bribes de rancoeur envers les Argentins.
Mais est-ce une surprise ? Après tout, une partie des Français porte le numéro 10 en héros. En ajoutant son titre mondial à son palmarès, Messi a absolument tout gagné. Le voir obtenir le titre de meilleur joueur de l'année ne relève aucunement de l'étonnement. La Pulga devait l'emporter. C'était écrit à la seconde même où le coup de sifflet final de France-Argentine a été donné.
Ainsi, même avant que la cérémonie ne prenne place, on savait à quoi s'attendre. Thibaut Courtois, malgré une saison 2021-22 bluffante, ne remporterait pas le titre de meilleur gardien. C'était pour Dibu Martinez. Eh oui, le dernier rempart d'Aston Villa, simplement 14e de Premier League l'an passé, a donc récupéré le titre annuel... Seulement pour des performances effectuées en un mois. Sacrée année, donc ! Preuve que cette remise de prix est étrange, le gardien belge figure dans le XI masculin de l'année, un point commun avec Cristiane Endler, devancée par Mary Earps pour le trophée individuelle mais titulaire dans le XI féminin.
Ni le beau parcours mené par Carlo Ancelotti pour le 14e titre européen du Real Madrid ni l'épopée de Manchester City n'auront propulsé Pep Guardiola au sommet non plus. Quitte à rester dans la marée argentine, féliciter l'entraîneur de la sélection en le parant du titre de meilleur entraîneur de l'année est à l'ordre du jour. Trophée mérité, certes, mais dont l'intitulé laisse forcément à désirer.
Mais à quoi s'attendre de plus lorsque 25% des voix reviennent au public ? L'avantage de jouer une Coupe du monde en décembre et de décerner un prix en février, est celui de la culture de l'instant.
Seule la révélation du XI type de l'année - voté exclusivement par des joueurs et entraîneurs, a détonné au milieu des célébrations argentines. Etrangement, d'ailleurs, on n'y retrouve que Lionel Messi parmi les hommes argentins plébiscités. Là serait donc la véritable surprise.
Sans joueur du Real Madrid qui a boycotté la cérémonie, les FIFA The Best Awards ont manqué un peu de saveur. Preuve d'un désinteressement général et d'une contestation, ou simple conséquence des victoires déjà anticipées ? Peu importe, Gianni Infantino a qualifié l'événement de "réussi", ce qui est le principal, non ?
