C'est devenu une spécialité croate à la Coupe du monde. Après deux victoires consécutives contre le Danemark et la Russie en 2018, les Vatreni ont enchaîné une troisième victoire consécutive aux tirs au but. L'histoire était très loin d'être écrite au vu du match. Comme face à l'Allemagne et l'Espagne, le Japon a mis du rythme pour désarçonner les vice-champions du monde. Et à force d'insister, les Samouraïs ont fini par ouvrir le score juste avant la pause.
L'égalisation d'Ivan Perisic est venue un peu de nulle part (55e), tant les Croates paraissaient ankylosés. Fidèles à leur plan et leur style, les Japonnais ont dominé la partie, à l'image d'Endo, absolument partout au milieu et qui a dominé dans l'entrejeu.
Mais dans les cages, Dominik Livakovic a fait le métier, bien aidé par sa charnière Dejan Lovren-Josko Gvardiol. Il a claqué une frappe de Wataru Endo qui replongeait sous sa barre (58e) et qui aurait permis aux Nippons de repasser devant. Il a repoussé une frappe puissance de Kaoru Mitoma à la 105e minute qui lui arrivait dessus plein fer.
A l'image de son homologue Shuichi Gonda, Livakovic a terminé les 120 minutes avec les mêmes statistiques : 3 arrêts et 1 ballon boxé. Vu la dynamique du match, tout indiquait que le Japon arrivait en position de force. Avantage a priori supplémentaire : Takumi Minamino s'est avancé en premier pour débuter. Sans Luka Modric ni Perisic pour aborder la séance, c'est le gardien du Dinamo Zagreb qui a fait la différence.
En réalité, ce fut un festival. Minamino en premier, Mitoma en deuxième, Maya Yoshida en quatrième : Livakovic a tout anticipé, tout lu, tout compris. Seul Takuma Asano a pu freiner l'implacable marche victorieuse du successeur de Danijel Subasic avec la Croatie. Avec un taux de réussite de 75% dans un tel moment, Livakovic a poinçonné quasiment à lui seul le billet pour les 1/4 de finale du Mondial, alors que ses coéquipiers, principalement les dépositaires du jeu, ont été dominés par un Japon qui, 4 ans après une défaite cruelle contre la Belgique, a de nouveau trébuché si proche du Top 8 de la compétition.
À 27 ans, Livakovic fait une entrée fracassante dans le panthéon du football croate. Il fallait bien ça pour tirer les Vatreni de ce traquenard et mettre fin au parcours de Japonais enthousiasmants mais démunis au moment d'affronter le seul rempart capable de briser leur rêve.
