Entre énervement en bord de pelouse et des rumeurs disant qu'il serait sur la sellette, Luis Campos traverse en cette fin de mois de février ses premières turbulences au sein de la direction du club de la capitale. Concernant le PSG, les événements sont coutumiers à ce moment-là de la saison. Cependant, le comportement qu'a dévoilé le conseiller sportif, arrivé l'été dernier en France, est inaccoutumé et plutôt insolite.
Selon RMC Sport, dans l’entourage du Portugais, on défendrait sa bonne foi en disant que c’est dans sa nature. Il aurait voulu apporter son énergie aux joueurs, au staff et au stade, cela étant dans son tempérament.
Certes, le Portugais a eu pour habitude dans les différents clubs par lesquels il est passé de donner de la voix en jour de match lorsque les choses se passaient mal - comme à l'AS Monaco. Toutefois, les problèmes du rectangle vert devraient rester entre les mains de Christophe Galtier et son staff. D'autant plus qu'à Paris, les faits et gestes de chacun sont mis en lumière par toutes les caméras de télévision et que l'image donnée n'est pas le modèle de gestion sportive que ce club attend. Face au LOSC, le Portugais a donné la sensation de faire du dépassement de fonction sous le nez du coach et devant pas moins de 47 000 spectateurs.
Dans ces conditions, même si la dernière fois qu'il a dirigé une équipe depuis le banc de touche, c'était le 3 avril 2005 avec Beira Mar, Luis Campos ne peut pas se permettre d'agir comme cela à Paris. L'équation est simple dans la tête des journalistes et des supporters - et peut-être aussi dans celle des gens du club et de la direction -, une réaction acariâtre et tempétueuse, en plein match, effaçant le rôle de l'entraîneur, dans une période de mauvais résultats, va automatiquement engendrer des idées toutes faites sur la mauvaise gestion de son travail. En même temps, avez-vous déjà vu un chirurgien faire le métier d'un anesthésiste, et vis vers ça ?
Néanmoins, après un peu plus de huit mois de travail, on peut affirmer une chose : Luis Campos occupe tout sauf un rôle de conseiller sportif au Paris Saint-Germain. Pourquoi ? Car, pour le moment, dans les faits, il a failli à sa mission première : celle de rendre au club de la capitale une équipe attractive et qui marche sur tout le monde. On rappelle que l'objectif du club en début de saison était de finir invaincu en Ligue 1. Au 25 février 2023, Paris compte déjà trois défaites en championnat, en plus de la pire série de matches connue sous l'ère QSI.
Et pourtant, la première erreur dans la confection de l'équipe première n'est pas sa faute, mais plutôt celle de ceux qui sont au-dessus de lui. Lorsque vous voulez avoir un projet sportif cohérent et fort, surtout comme à Paris, la logique est de recruter un directeur sportif, et non un conseiller sportif. Luis Campos est une sorte de freelance dans son domaine et partage ses fonctions avec le Celta de Vigo. Les Qataris le savaient et auraient dû l'anticiper.
En fin de compte, lui, l'homme de la situation après le départ de Leonardo, n'a pas réussi à redresser la barre du sportif. Normalement, lorsque que vous avez un projet, vous recrutez des joueurs en fonction de plusieurs facteurs déterminés en amont. Or, ici, on a davantage l'impression que les transferts ont été réalisés par placement de joueurs de la part de Jorge Mendes, que par une véritable réflexion d'une identité de jeu. Forcément, le mercato estival est pointé du doigt, tandis que le mercato hivernal - qui est utilisé par les clubs de ce calibre que si le boulot n'a pas été fait avant -, a été un véritable fiasco.
Luis Campos peut continuer à descendre sur le bord de la pelouse, à donner des instructions, mais cela ne changera rien aux défaillances de l'effectif. Attendons maintenant de voir comment réagira l'équipe aux prochaines échéances, que ce soit en Europe ou en Ligue 1, dont la rencontre face à Marseille ce dimanche.
