Le plan de jeu de Kaba Diawara était calculé au millimètre près. Après avoir laissé le ballon à l'adversaire en première mi-temps, la Guinée a profité des faits de jeu de la deuxième période pour aller chercher sa qualification en quarts de finale dans les derniers instants.
La tristesse est énorme du côté de la Guinée équatoriale, qui a raté un penalty peu après l'heure de jeu. Mais la Guinée sort logiquement vainqueur de ce 1/8ᵉ de finale. Cette sélection n'avait jamais gagné un match à élimination directe depuis 1976.
Une partie d'échecs
Jamais la Guinée équatoriale et la Guinée ne s'étaient affrontées à la CAN avant cette rencontre du 28 janvier 2024. Une première pour ces deux sélections qui cherchaient au terme des 90 minutes une qualification pour les quarts de finale.
Les hommes de Kaba Diawara commencent forts dès l'entame du match, en mettant de l'intensité et ainsi espérer surprendre l'adversaire tôt. Mais cela leur permet de se créer quelques situations sans grandes conséquences, comme en témoigne la reprise non cadrée de Mohamed Bayo (2ᵉ).
Et après un temps fort de dix minutes du côté de la Guinée, les débats vont s'équilibrer et très vite le plan de jeu du Syli national va se dévoiler. Sachant que les transitions de l'adversaire peuvent être dévastatrices, Diawara a instauré un 4-4-2 bien huilé, bien en place dans son camp, en donnant comme consigne à ces joueurs de ne pas se découvrir.
Le football de la Guinée équatoriale étant basé sur la verticalité, profitant des espaces laissés pour tuer l'adversaire, la Guinée a fait le choix de laisser le ballon. Et, forcément, ceci est une nouveauté pour les joueurs de Juan Micha Obiang Bicogo, il faut donc s'adapter.
Un rouge, un penalty raté et un coaching payant
Ce qui était une véritable partie d'échecs avant la pause va se débrider peu à peu en seconde période. Nsue s'illustre pour la première fois, mais ne cadre pas (47ᵉ), et Mory Konaté croit ouvrir le score d'un coup de tête, mais son but est refusé pour hors-jeu (53ᵉ).
Et là, le premier tournant du match va se produire. La Guinée équatoriale se retrouve en infériorité numérique après le vilain geste de Federico Bikoro sur Mohamed Bayo, une semelle non maîtrisée sur le torse. Carton rouge direct et sans hésitation (55ᵉ). Suffisant pour prendre l'ascendant sur son adversaire ? Du tout, et ce, malgré l'entrée de Serhou Guirassy à l'heure de jeu.
Sur un contact entre Sylla et Salvador dans la surface de réparation, l'Équatoguinéen tombe. Le tacle à retardement n'est pas assez pour l'arbitre de la rencontre, qui est appelé par le VAR à revoir l'action. Finalement, ce dernier désigne le point de penalty, mais le capitaine Emilio Nsue se rate en tirant sur le poteau gauche adverse (68ᵉ).
Les deux coups du sort de la Guinée équatoriale influent forcément sur leur confiance, qui laisse de plus en plus le ballon à l'adversaire, et ce dernier en profite avec l'entrée de Naby Keïta. La stratégie est simple pour les Guinéens, on balance des ballons dans la surface pour le joueur de Stuttgart.
Et ça marche à la 82ᵉ minute, Guirassy reprend un centre de Aguibou Camara de la tête et Owono est obligé de sortir une claquette. L'attaquant de la Guinée est trop court et manque d'un rien le ballon lorsque c'est au tour de Sylla de centrer de la gauche à ras de terre (96ᵉ).
Mais finalement, c'est Mohamed Bayo qui va libérer tout un peuple. Dans un dernier effort, l'attaquant du Havre reprend un centre d'Ibrahim Diakité au premier poteau de la tête et trompe Owono (98ᵉ). Les émotions sont énormes à l'issue de ce match du côté de la Guinée équatoriale, mais c'est bel et bien l'équipe qui a montré un bien meilleur visage qui s'est qualifiée.
